Au revoir 2021…

Une année de plus qui se termine… Une année encore qui n’a pas vraiment été à la hauteur des espérances que j’avais au même moment en 2020. Cette année n’a pas été facile, et je sais que je ne suis pas la seule à l’avoir vécu ainsi.
Bien sûr, il y a eu de belles choses. Bien sûr, il y a eu la joie, l’amour, les rires, l’espoir, les réussites… Il y a eu des moments plus précieux que des trésors, et d’autres qui semblaient anodins alors qu’ils le sont tout autant : une tasse de thé pendant que tombe la pluie, le ciel bleu et la peau chaude de soleil, les dessins à accrocher au frigo, les senteurs uniques de l’été, la lumière de l’automne entre les feuilles mortes, l’odeur du chocolat ou celle du pain chaud, les matins gelés qui scintillent au soleil… Il y a eu l’émerveillement, la complicité, le partage. Et il y a eu des livres, des chansons, et les mots évidemment, les mots, toujours, pour toujours.
Alors, bien sûr, il y a eu le bonheur.
Pourtant, ce qui me revient le plus de 2021, c’est une tristesse monumentale, des moments d’angoisse profonde, de l’impuissance, de la fatigue, des larmes et de la colère, beaucoup de colère.
Parfois, je sens toute la noirceur du monde m’envelopper, comme pour me faire disparaître. Et je ne veux pas laisser les ténèbres gagner, mais le combat pour maintenir cette flamme vacillante qu’est la vie est parfois rude…
Pour être honnête, à cet instant précis, je me sens à bout de souffle.
Alors, pour 2022, je vais avant tout prendre soin de moi. Je vais apprendre à lâcher prise, à prendre le temps, à savourer encore plus les bons moments, à me pardonner et à pardonner. Je vais réapprendre à respirer, pour ne plus être à bout de souffle.
Personne ne vit dans mon corps, dans ma tête, dans ma vie. Personne ne sait ce que je ressens exactement, tout comme je ne sais pas non plus ce que vous ressentez. Personne ne pourra le faire à ma place, alors je vais prendre soin de moi. Et tout ce que je peux vous souhaiter, c’est de prendre soin de vous aussi.

Légitime

Tout change, toujours, d’une minute à l’autre, d’une année à l’autre. Tout change et nous devons nous adapter à chaque instant à ces changements, même si la plupart du temps, nous n’en avons pas conscience. C’est une lutte perpétuelle, une reconstruction permanente, qui nous use autant qu’elle nous permet d’avancer.
Seulement, dans cette vie en constante évolution, comment savoir que nous sommes à notre place, que nous faisons ce que nous avons envie de faire ? Comment être certain que nous sommes sur le bon chemin, quand nous voyons à quel point tout va trop vite, tout se lasse, tout apparaît et disparaît avant de recommencer ? Quand cessons-nous de nous interroger, de nous remettre en question ?
Jamais, peut-être. Et peut-être est-ce justement ce qui nous permet de ne pas nous perdre dans le tourbillon incessant de la vie.
Chacun a sa propre histoire, son passé, son vécu, son expérience, sa personnalité aussi. Nous n’agissons et ne réagissons pas de la même façon, tout comme nous pensons et vivons différemment. Nous avons tous nos aptitudes, nos failles, nos qualités et nos défauts ; toutes ces heureuses dissemblances qui font de nous des êtres imparfaits mais uniques.
Ces différences entre les personnes ne nous rendent pas plus ou moins compétents, elles font simplement de nous qui nous sommes, au plus profond de nous. Nous faisons tous de notre mieux, avec ce qui nous a été donné, jusqu’à trouver un équilibre dans lequel nous pouvons dire que nous nous sentons bien.
Cela n’a rien de facile, cependant. Parce que nous n’avons pas tous les mêmes chances, pas tous les mêmes forces, pas tous les mêmes opportunités pour y arriver. Nous évoluons tous dans des environnements différents qui ont leurs propres avantages et leurs propres inconvénients. Nous avons chacun nos doutes, nos peurs et nos démons qui cheminent près de nous et contre lesquels nous devons nous battre sans cesse, pour ne pas les laisser gagner.
Nous devons tous faire des choix, prendre des décisions, en sachant très bien qu’ils affecteront le cours des choses et que nous ne pourrons pas savoir ce qui serait arrivé si nous avions choisi ou décidé autrement. Nous devons accepter, à chaque seconde, que le moindre petit élément peut nous rapprocher ou nous éloigner de ce que nous désirions, mais que nous ne pouvons pas le savoir à l’avance.
Ainsi, je commence à comprendre que ce dont je rêvais il y a quelques années est peut-être désormais hors de portée, parce que j’ai fait des choix, j’ai pris des décisions, qui m’ont conduite à la vie que je mène aujourd’hui. Le fait qu’elle soit différente de ce que j’imaginais avant la rend-elle moins belle ? Sans doute pas. Mais concilier les rêves et la réalité n’est pas une chose aisée, ça prend du temps, c’est douloureux et magnifique ; unique aussi, en son sens.
J’aurais voulu être publiée par de grands éditeurs, être une auteur connue, reconnue… À l’heure qu’il est, je ne le suis pas, pas vraiment. Et même si ça ne signifie pas que je ne le serai jamais, je ne peux pas non plus me bercer d’illusions et m’accrocher désespérément à un souhait de plus en plus irréaliste, au risque de passer à côté d’autres choses qui sont tout aussi précieuses.
Je ne suis pas publiée dans une grande maison d’édition, je ne suis pas connue ni reconnue, mais il n’en reste pas moins que l’écriture fait partie de moi. Plus qu’une passion, elle est mon souffle, mon oxygène, ce qui me permet de me sentir, au moins temporairement, épanouie et réalisée.


J’aime les mots pour leurs sens, leurs sons, pour la façon dont on peut jouer avec eux à l’infini. J’aime inventer des histoires et arriver au point où je m’y perds, parce que ce n’est plus moi qui écris celle de mes personnages mais eux qui l’écrivent à travers moi. J’aime passer des heures à composer des poèmes, à me battre avec les mots pour qu’ils s’accordent ou bien à les laisser rimer tous seuls quand l’inspiration s’empare de moi et m’entraîne dans un autre niveau de la conscience. J’aime sentir mon stylo-plume entre mes doigts, voir les taches d’encre sur ma peau, caresser les pages blanches puis recouvertes de lettres et de ratures, entendre la chanson ténue de la plume sur le papier… J’aime la douleur dans mes mains, dans ma nuque, dans mon dos, après une longue séance d’écriture, parce que je sais, à ce moment-là, que j’étais à ma place, que je faisais exactement ce que j’avais envie de faire.
Alors, non, mes livres ne se retrouvent pas dans les rayons des librairies, tout comme mon nom est aussi inconnu que des milliers d’autres… Mais malgré ça, je me sens légitime de dire que je suis écrivain. Parce que c’est ce que je fais de mieux, ce qui m’anime, me pousse, me fait vibrer et grandir.
Je me dis souvent que je n’ai pas réalisé mon rêve, que je n’ai pas réussi… Mais mon rêve est là, dans toutes ces pages, tous ces poèmes, toutes ces histoires. Et ma réussite n’est peut-être pas celle que j’attendais, celle que les autres attendaient selon les standards de la société, mais elle réside dans chaque projet abouti, dans chaque étape franchie et terminée, dans chaque point final.
Je n’ai pas écrit de best-seller mais j’ai été lue, j’ai touché des gens, je leur ai permis pendant quelques heures de s’évader, de vibrer, d’évoluer… Peut-être que mes mots, mes espoirs, mes tourments, ont trouvé écho chez d’autres personnes et leur ont donné l’envie ou le courage de faire ce qui leur tenait à cœur, leur ont montré la voie pour s’épanouir à leur tour…
Ça peut paraître infime mais ça ne l’est pas. C’est un partage, une connexion, un lien qui s’est établi entre eux et moi sans que nous le sachions vraiment : autant de choses qui font que la vie est si surprenante et précieuse.
Écrire n’est pas un acte facile, c’est quelque chose qu’on doit aller chercher très loin à l’intérieur avant d’en faire autre chose de beau, de grand. C’est un travail à part entière, parfois frustrant, parfois épuisant, mais toujours passionnant.
Je n’ai pas réellement choisi l’écriture : elle s’est imposée à moi comme un besoin, et j’ai suivi cette évidence parce qu’il me semblait qu’elle était la seule à avoir du sens. J’ai choisi, par contre, de me lancer sur ce chemin dans l’espoir de réaliser mon rêve… Et aujourd’hui, bien que ce rêve n’ait pas été atteint comme je l’imaginais, il a quand même pris vie, à sa petite échelle, dans mon existence et dans celles de personnes qui ont lu mes livres.
Je pense que je dois apprendre à en être fière, parce que c’est énormément de travail mais que je n’abandonne pas, je vais au bout des choses à chaque fois. Je dois apprendre à accepter que ce que j’ai accompli, même si ça ne correspond pas tout à fait à ce dont je rêvais, est tout de même une réussite.
Ne pas être une auteur reconnue ne signifie pas que ce que j’écris n’a pas de valeur, ni que j’ai échoué. Cela veut simplement dire que mon parcours est différent et que mes victoires ont une autre portée.
Je suis certaine d’une chose, cependant, au milieu de tout cela : jamais je ne me sens plus légitime, épanouie et ancrée que lorsque j’écris. Et même si tout change, d’une minute à l’autre, d’une année à l’autre, et que je dois m’adapter encore et encore, je sais que cette vérité, que l’écriture, demeurera toujours en moi, immuable.
Elle m’accompagnera, vers d’autres joies et d’autres peines, vers toutes les étapes de ma vie.
Elle sera là, et qui sait ce qu’elle accomplira à travers moi…

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Pause

Le silence règne dans cette pièce qui m’a si souvent vue penchée là à écrire. Se doute-t-il que tout est différent aujourd’hui ? Comprend-il à quel point j’ai changé depuis la dernière fois que je me suis assise à ce bureau pour écrire ? Cela ne fait que quelques mois, au maximum une année entière ; j’ai pourtant l’impression que ça a duré des siècles.
Dans ce calme apparent s’élève doucement le chant de ma plume, timide, désœuvré, hésitant. Le son est ténu, discret – il ne réveillera pas l’enfant endormie dans la chambre côté. La voilà, la source de tout ce changement : ce petit être plein de vie que j’ai porté pendant neuf mois et qui occupe désormais mes journées. Pour elle, j’ai dû abandonner quelques passions en cours de route, d’abord par manque de force et maintenant par manque de temps. Je ne le regrette pas, c’est impossible de regretter quelque chose face à tout le bonheur qu’apporte un enfant.
Mais l’écriture fait partie de moi, m’a construite, m’a amenée jusque-là. Je peux l’oublier quelques temps, la reléguer au dernier plan de ma vie, elle finira toujours par revenir. Parce que j’ai besoin d’elle. Parce que coucher des mots sur le papier est la seule façon que j’ai trouvée de vider mon cœur de ce flot d’émotions qui le parcourt, de me ressourcer, de m’apaiser. Aujourd’hui peut-être encore plus que jamais auparavant, car donner la vie est une aventure bouleversante qui ne laisse pas indemne.

Le silence règne autour de moi, ma plume glisse sur le papier et les mots viennent, peu à peu plus fluides. Ils s’avancent, ils dansent presque puis s’immobilisent là sur les lignes, comme si c’était leur juste place, l’endroit où ils auraient toujours dû se trouver. Certains jours, je voudrais être l’un d’eux. C’est sûrement si simple d’être un mot. On les trace, on les épelle, on les énonce à haute voix… On les rature, on les raye, on les efface parfois… Mais personne ne peut tuer les mots, personne ne peut les briser, personne ne peut leur enlever ce qu’ils ont de plus cher au monde. Ils n’ont pas de doutes, ils n’ont pas de peurs… mais peut-être n’ont-ils pas d’amour non plus, alors qu’ils savent si bien en parler.
Le silence règne, certainement plus pour très longtemps. J’ai profité de cette petite heure de tranquillité, cette pause, pour m’asseoir à mon bureau, ouvrir le tiroir et sortir mes cahiers afin de relire mes histoires en cours d’écriture. Elles sont toujours dans ma tête, au fil de mon imagination… mais j’ai si peur de ne pas arriver à les continuer et les terminer un jour.
Serai-je capable de reprendre le cours interrompu de ces mots, de ces phrases ; de transcrire noir sur blanc pour mes personnages ces vies que je leur ai inventées ? N’y aura-t-il pas une cassure au beau milieu de ces pages, parce que je ne suis plus celle que j’étais avant ? Trouverai-je bientôt le temps, l’envie, le courage de me remettre à écrire ? Parce que même si l’écriture me manque, elle n’est pas facile ni reposante pour moi, elle ne l’a jamais été. Elle finit par m’apaiser, certes, mais au prix de nombreux tourments. Quand je vois ce qu’est ma vie aujourd’hui, je ne suis pas certaine de vouloir, ou bien d’être prête, à éprouver de nouveau tout cela… Et c’est sans doute ce qui me fait le plus peur.
Peut-être que je dois me laisser encore du temps. Peut-être que tout reviendra naturellement. En attendant, je sais qu’il y aura toujours ma plume, mes cahiers et mes histoires dans le tiroir, dans le bureau, avec un peu de silence autour… comme une petite bulle d’air, une boîte aux trésors imaginaire, que je peux garder du côté du cœur pendant que la vie m’appelle ailleurs…

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Courtes nouvelles

Un petit mot pour vous informer des dernières nouvelles :
Au beau milieu de mes journées passées à pouponner, donner le biberon et changer des couches depuis la naissance de ma fille le 27 octobre 2017, voilà qu’une nouvelle parution va arriver ! Il s’agit de Guide-moi, une romance écrite en 2014-2015, qui sortira en avril aux éditions Gloriana. Je vous invite à cliquer sur la couverture ci-dessous pour découvrir le résumé de cette histoire… et je vous dis à bientôt pour de nouvelles lectures !