Prix des Jeunes Poètes 2007
Le soleil s’est couché tôt ce soir
Et demain l’aube sera rouge
Chacun garde en soi un peu d’espoir
Mais on ne voit plus ni sourires ni jeux.
L’astre flamboyant a embrassé l’horizon
Nous a plongés dans une immensité noire
Et la virevoltante nuée des légers papillons
A disparu devant les corbeaux et leur danse macabre.
Dans l’ombre d’un minuscule abri
L’homme une dernière fois a souri
Puis dans les bras d’une femme voilée
Il s’est endormi pour l’éternité.
Il avait senti que l’heure était arrivée
De laisser derrière lui la vie
Et pas une seule fois il n’a résisté
À ce souffle noir qui est venu pour lui.
Emporté par ses ailes diaphanes
Il a laissé son corps sur la terre
Mais vers l’infini s’est envolée son âme
Pour enfin trouver la lumière.
Et puis viendra l’ineffaçable douleur
Pour tous ceux qui en bas restent
Et cette fugace image céleste
Infime réconfort pour leurs cœurs.
Mais pour l’esprit qui a pris son envol
Vient le temps de la Révélation
Et une paix sans aucun bémol
Car Ailleurs il n’y a plus d’illusions.
Dans cet autre empire au-delà du ciel
Où règnent l’amour, la clarté et les rêves
Commencera une nouvelle existence au goût de miel
Et une multitude d’êtres se mettra à vivre.
Abandonnée sur la terre, l’enveloppe charnelle
Fera don au monde entier de ses moindres parcelles
Tandis que l’essence même de cet esprit
Dans cet Autre se lèvera et fera jaillir la vie.
Et chaque homme, chaque femme, chaque enfant
S’éveillera, crée par une étincelle et fortifié de cette flamme
Alors les êtres sauront inconsciemment
Que rien n’est fini, perdu, obscur après l’envol d’une âme…