L’intégrale Came With The Snow en numérique

C’est la petite surprise de Noël : à présent que la série Came With The Snow est terminée, vous pouvez retrouver l’intégrale des 3 tomes dans un seul fichier. Disponible uniquement au format numérique, vous pouvez la retrouver sur Amazon et Google Play pour le petit prix de 7,99 € !

Bonne lecture !

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Jour de sortie : Back To The Snow

C’est le grand jour ! Vous pouvez désormais vous procurer Back To The Snow, le troisième et dernier tome de la série « Came With The Snow ». Nathan et Miles vous attendent, ils vont vivre autant de bonheurs que d’épreuves, mais un an après, leur amour est encore plus fort…

Back To The Snow est disponible sur Amazon en version brochée et ebook, ainsi que sur Google Play en version ebook.

Le succès est toujours au rendez-vous pour Nate Bird, alias Nathan Loiseau, qui peut enfin profiter de ses nouvelles libertés, autant dans sa vie professionnelle que privée. Même s’il file toujours le parfait amour avec Miles, les fantômes du passé de celui-ci pourraient bien apporter quelques zones d’ombres… Et alors que les mois s’écoulent, avec leur lot de surprises, de joies et de peines, une autre menace vient peser sur le chanteur à la renommée internationale, qui pourrait bien avoir des conséquences dramatiques.
Pour ne pas sombrer, Nathan va devoir se raccrocher à l’amour de ses proches et puiser au fond de son cœur la force d’avancer encore… avec pour objectif d’atteindre cette vie harmonieuse dont il a tant rêvé. Et qui sait si la neige, qui avait accompagné les premiers pas de son histoire avec Miles, ne fera pas son retour au terme de cette année si riche en émotions…

Encore une fois, je vous propose de terminer cette aventure en musique avec la playlist associée au roman, que vous pouvez écouter sur YOUTUBE ou SPOTIFY.

Bonne lecture, bonne écoute… et bonnes fêtes de fin d’année !

Back To The Snow : couverture & infos

La voilà… la tant attendue couverture de Back To The Snow, le troisième et dernier tome de la série Came With The Snow !

Le succès est toujours au rendez-vous pour Nate Bird, alias Nathan Loiseau, qui peut enfin profiter de ses nouvelles libertés, autant dans sa vie professionnelle que privée. Même s’il file toujours le parfait amour avec Miles, les fantômes du passé de celui-ci pourraient bien apporter quelques zones d’ombres… Et alors que les mois s’écoulent, avec leur lot de surprises, de joies et de peines, une autre menace vient peser sur le chanteur à la renommée internationale, qui pourrait bien avoir des conséquences dramatiques.
Pour ne pas sombrer, Nathan va devoir se raccrocher à l’amour de ses proches et puiser au fond de son cœur la force d’avancer encore… avec pour objectif d’atteindre cette vie harmonieuse dont il a tant rêvé. Et qui sait si la neige, qui avait accompagné les premiers pas de son histoire avec Miles, ne fera pas son retour au terme de cette année si riche en émotions…

Sortie le 15 décembre 22 sur Amazon (broché et numérique) et sur Google Play (numérique) !

La playlist d’After The Snow

Après celle de Came With The Snow, vous pouvez également découvrir, chanson par chanson, celle d’After The Snow. Elle contient les morceaux cités dans le roman, ainsi que ceux qui m’ont inspirée durant l’écriture, selon les passages de l’histoire :

Une nouvelle année commence, et pour Nathan, elle est censée rimer avec nouveau départ…

Il est temps pour Nathan d’affronter Clarence, mais aussi de continuer à jouer le jeu…

Retour à Springdale auprès des Sommerset, toujours prêts à offrir leur soutien à Nathan…

Qui dit relation sérieuse, dit conversations sérieuses…

Après la neige, Nathan est contraint de quitter New York pendant quelques semaines et a hâte de retrouver Miles…

Une journée magique auprès de ceux que Nathan aime, de la bonne musique et des pâtisseries… La recette du bonheur !

Nathan, à Los Angeles pour les Grammy Awards, est en proie aux doutes face à la difficulté de la situation…

Quand la journée de la St Valentin ne se passe absolument pas comme Nathan l’avait imaginée…

Après leur première fois, Nathan et Miles sont plus complices que jamais…

Le dernier jour du contrat de Miles dans sa maison de disques est arrivé…

Un événement inattendu gâche le plaisir de Nathan d’être enfin libéré de Clarence et de son label…

Nathan fait face à sa colère après l’ultime coup bas de Clarence…

Un moment de grâce dans une journée difficile… Car la musique est l’ancre de Nathan, ce qui le ramène toujours  l’essentiel…

Dans les bras de Miles, Nathan peut enfin libérer ses émotions, certain d’avoir à ses côtés la bonne personne pour le soutenir…

Nathan est plus déterminé que jamais, au premier jour de cette nouvelle vie…

Rien n’est jamais simple dans la vie d’un artiste, surtout quand on a voulu quitter le label avec qui tout a commencé…

Quoi de mieux qu’une petite escapade en amoureux pour fêter l’anniversaire de Nathan, à l’arrivée du printemps ?

Il est temps que la famille de Nathan rencontre celle de Miles…

Après un coming out en bonne et due forme, Nathan revient sur le devant de la scène musicale avec son tout nouveau single, True Self.

Alors que l’été se profile, Nathan rencontre les proches de Miles qu’il ne connaissait pas encore…

Bien que Nathan soit désormais dans une nouvelle maison de disques, son ancien label n’en finit pas de lui mettre des bâtons dans les roues…

De nouvelles tensions apparaissent entre Nathan et Miles, qui connaissent leur première dispute…

Après un vrai premier rendez-vous et quelques ajustements, tout va à nouveau pour le mieux entre Nathan et Miles…

Suite à un long voyage pour assurer la promotion de son nouveau single, Nathan retrouve Miles à Springdale et savoure quelques jours de repos…

Nathan participe à New York Pride et apprécie plus que jamais ses nouvelles libertés, mais l’aventure ne fait que commencer…

❤️🧡💛💚💙💜

Vous pouvez retrouvez la playlist complète sur YOUTUBE & SPOTIFY ! Bonne écoute !

Travail d’auteur

À l’époque où tout ne se promeut que sur les réseaux sociaux, où la visibilité d’une publication dépend d’un étrange algorithme et sans doute d’un peu de chance, à l’époque où l’on passe plus de temps sur du futile que sur ce qui importe vraiment, je me demande souvent si les gens se rendent compte de ce qu’un artiste accomplit sur une œuvre avant de pouvoir la partager.
Par exemple, écrire un roman ne s’improvise pas, ne se fait pas en un claquement de doigts. Bien sûr, l’idée initiale arrive inopinément, mais le reste, depuis cette fameuse idée jusqu’à la sortie du livre, est le fruit d’un travail acharné durant des jours, des semaines, des mois… parfois des années.
Écrire un roman, c’est construire tout un univers, inventer et étoffer des personnages ; c’est penser et poser chaque mot, chaque phrase ; c’est imaginer sans cesse, se lancer, effacer, recommencer et parfois même renoncer…
Écrire un roman, c’est se perdre, se retrouver et ne pas savoir ce que l’on a préféré ; c’est jouer contre le temps et en oublier le cours ; c’est redouter la fin autant que le début, c’est ne jamais cesser de se réinventer…
Mais écrire un roman, c’est aussi se battre avec les règles les plus obscures de la langue française ; c’est devoir se rappeler que nos personnages n’existent pas dans la réalité ; c’est tenter d’entraîner les autres dans une sorte de délire qu’ils ne pourront jamais comprendre entièrement, c’est noter des phrases à deux heures du matin pour ne pas les oublier ; c’est vivre par procuration toutes les choses qu’on ne peut pas faire ; c’est abîmer ses yeux, ses doigts, ses mains, son dos sur un cahier, un clavier et devant un écran sans vouloir s’arrêter pour autant…
Parce qu’écrire un roman, c’est écrire, penser, rêver, planifier, relire, écrire, lister, rayer, entourer, raturer, réécrire, relire, râler, rire, pleurer, hurler, relire encore, réécrire encore, corriger, relire, réécrire, relire encore et encore, travailler, travailler, travailler !
Et pour les auteurs qui comme moi ont choisi l’autoédition, c’est aussi faire la mise en page, s’énerver, vérifier, tout planter, râler et hurler à nouveau, respirer, recommencer, revérifier, travailler…
C’est faire la promotion sur son site et sur les fameux réseaux sociaux, en espérant ne rien oublier, en espérant être vu, en espérant contenter les lecteurs, et tout ça avec un travail et une vie de famille à côté…
Je mentirais si je disais que c’est facile.
Je mentirais si je disais que j’ai assez de temps pour tout faire et que je ne suis pas fatiguée.
Je mentirais aussi si je disais qu’il ne m’arrive pas d’être triste et déçue quand je réalise, après ces jours, ces semaines, ces mois et ces années de travail, que le succès n’est pas celui que j’attendais…
Une chose est sûre, pourtant : même le manque de visibilité sur les réseaux sociaux ou un succès en demi-teinte ne m’empêcheront jamais d’écrire.
À présent que tout ne repose (presque) que sur moi, je peux être doublement fière du travail accompli. Que mes livres plaisent ou non, je sais tout ce qui se cache au fil des mots et des pages, toute l’énergie qu’il aura fallu pour qu’ils soient là, qu’ils existent, dans leurs beaux costumes de papier et d’encre…
Rappelez-vous de cela, ne serait-ce qu’un instant, lorsque vous préfèrerez passer la publication d’un artiste plutôt que la partager pour essayer de lui offrir un tout petit peu de public : on n’a pas tous la chance d’être connu, reconnu, mais notre travail a autant de valeur.

Et sinon, mon dixième roman est sorti : il s’intitule After The Snow et il est disponible sur Amazon et Google Books !

Jour de sortie : Ainsi se reconnaissent les Survivants

C’est la petite surprise du printemps ! Une nouvelle sortie pour ce roman qui a brièvement été publié aux éditions Gloriana il y a quelques années. J’avais hâte de pouvoir partager à nouveau avec vous l’histoire de Clara, une jeune fille que la vie a particulièrement malmenée mais qui fait preuve d’une grande résilience… Au programme : un mystérieux jeune homme, une mission très particulière, des phénomènes fantastiques et une touche de féérie, le tout dans l’ambiance londonienne…

Après un tragique accident, Clara a tout perdu : sa famille, ses rêves, sa joie de vivre. Égarée dans un monde qui ne semble plus être le sien, elle s’efforce de se construire un nouveau quotidien : elle occupe ses journées avec son travail de serveuse, les moments passés avec son amie Stessy, et sa passion pour le dessin.
La jeune fille se sent plus fant
ôme que vivante, terrassée par une culpabilité qu’elle éprouve depuis qu’elle a été la seule à survivre à l’accident. Pour ne rien arranger, des phénomènes étranges commencent à se produire autour d’elle, et elle ressent de plus en plus souvent l’impression obsédante d’être épiée, observée.
Tout se concrétise le jour où elle se retrouve face à Evan, un jeune homme qui lui est aussi inconnu que familier : elle avait déjà dessiné son portrait plusieurs fois, sans jamais l’avoir vu auparavant. Intriguée par leur rencontre, elle se laisse facilement attirer par son charme empli de mystères, par sa gentillesse autant que par les zones d’ombres qui l’entourent…
Car Evan n’est pas là par hasard.
Et que Clara le veuille ou non, il lui apprendra ce que signifie réellement d’être un Survivant.

Comme toujours, vous pouvez retrouver Ainsi se reconnaissent les Survivants (ou Les Survivants, pour faire plus court !) en version brochée et ebook sur Amazon, ainsi qu’en ebook sur Google Play. Pour prolonger l’aventure, je vous propose également de découvrir la playlist associée à cette histoire… Vous pouvez écouter les morceaux qui m’ont accompagnée dans l’écriture et qui sont parfois mentionnés dans le roman sur YOUTUBE ou SPOTIFY !

Bonne lecture et bonne écoute !

Jour de sortie : L’or de tes mots (réédition)

C’est aujourd’hui !

La version 2021 de L’or de tes mots est désormais disponible sur Amazon ! Vous pouvez retrouver dans cette réédition non seulement le roman, mais aussi les deux nouvelles (Golden Days et Over Time) qui étaient sorties uniquement en numérique, ainsi qu’une nouvelle bonus exclusive, que ce soit dans la version brochée ou la version ebook !


Lors de leurs années lycée, Dominic et Asher ont vécu une belle histoire d’amour. Mais celle-ci a connu une fin brutale quand Ash a quitté l’Angleterre du jour au lendemain. Sans avoir eu droit à la moindre explication, Dominic a dû faire face à cette séparation qui l’a obligé à renoncer à son amour, à apprendre à vivre avec son absence et à avancer malgré tout, pas à pas.
Quelques années plus tard, Dom est devenu bijoutier et s’est construit une petite vie qui le rend plutôt heureux. Mais tout vole en éclats le jour où il retombe par hasard sur Ash, désormais chanteur accompli, qui est de passage en Angleterre pour une série de concerts.
Sans s’être réellement cherchés, Dom et Ash se sont retrouvés… car il est des destins qui doivent inévitablement se recroiser, et des histoires d’amour qui ne sont peut-être jamais censées se terminer…

J’espère que vous serez au rendez-vous pour découvrir ou redécouvrir cette histoire qui m’est si chère… J’ai pris énormément de plaisir à retrouver les personnages et à écrire la dernière nouvelle exclusive !

Dernier petit cadeau : vous pouvez d’ores et déjà retrouver la playlist sur YouTube : elle contient toutes les chansons qui m’ont inspirée lors de l’écriture de ce roman ainsi que celles mentionnées dans le livre. De quoi prolonger l’histoire et voyager un peu plus longtemps dans l’univers de Dominic et Ash !

Bonne (re)lecture, et bonne écoute !

Légitime

Tout change, toujours, d’une minute à l’autre, d’une année à l’autre. Tout change et nous devons nous adapter à chaque instant à ces changements, même si la plupart du temps, nous n’en avons pas conscience. C’est une lutte perpétuelle, une reconstruction permanente, qui nous use autant qu’elle nous permet d’avancer.
Seulement, dans cette vie en constante évolution, comment savoir que nous sommes à notre place, que nous faisons ce que nous avons envie de faire ? Comment être certain que nous sommes sur le bon chemin, quand nous voyons à quel point tout va trop vite, tout se lasse, tout apparaît et disparaît avant de recommencer ? Quand cessons-nous de nous interroger, de nous remettre en question ?
Jamais, peut-être. Et peut-être est-ce justement ce qui nous permet de ne pas nous perdre dans le tourbillon incessant de la vie.
Chacun a sa propre histoire, son passé, son vécu, son expérience, sa personnalité aussi. Nous n’agissons et ne réagissons pas de la même façon, tout comme nous pensons et vivons différemment. Nous avons tous nos aptitudes, nos failles, nos qualités et nos défauts ; toutes ces heureuses dissemblances qui font de nous des êtres imparfaits mais uniques.
Ces différences entre les personnes ne nous rendent pas plus ou moins compétents, elles font simplement de nous qui nous sommes, au plus profond de nous. Nous faisons tous de notre mieux, avec ce qui nous a été donné, jusqu’à trouver un équilibre dans lequel nous pouvons dire que nous nous sentons bien.
Cela n’a rien de facile, cependant. Parce que nous n’avons pas tous les mêmes chances, pas tous les mêmes forces, pas tous les mêmes opportunités pour y arriver. Nous évoluons tous dans des environnements différents qui ont leurs propres avantages et leurs propres inconvénients. Nous avons chacun nos doutes, nos peurs et nos démons qui cheminent près de nous et contre lesquels nous devons nous battre sans cesse, pour ne pas les laisser gagner.
Nous devons tous faire des choix, prendre des décisions, en sachant très bien qu’ils affecteront le cours des choses et que nous ne pourrons pas savoir ce qui serait arrivé si nous avions choisi ou décidé autrement. Nous devons accepter, à chaque seconde, que le moindre petit élément peut nous rapprocher ou nous éloigner de ce que nous désirions, mais que nous ne pouvons pas le savoir à l’avance.
Ainsi, je commence à comprendre que ce dont je rêvais il y a quelques années est peut-être désormais hors de portée, parce que j’ai fait des choix, j’ai pris des décisions, qui m’ont conduite à la vie que je mène aujourd’hui. Le fait qu’elle soit différente de ce que j’imaginais avant la rend-elle moins belle ? Sans doute pas. Mais concilier les rêves et la réalité n’est pas une chose aisée, ça prend du temps, c’est douloureux et magnifique ; unique aussi, en son sens.
J’aurais voulu être publiée par de grands éditeurs, être une auteur connue, reconnue… À l’heure qu’il est, je ne le suis pas, pas vraiment. Et même si ça ne signifie pas que je ne le serai jamais, je ne peux pas non plus me bercer d’illusions et m’accrocher désespérément à un souhait de plus en plus irréaliste, au risque de passer à côté d’autres choses qui sont tout aussi précieuses.
Je ne suis pas publiée dans une grande maison d’édition, je ne suis pas connue ni reconnue, mais il n’en reste pas moins que l’écriture fait partie de moi. Plus qu’une passion, elle est mon souffle, mon oxygène, ce qui me permet de me sentir, au moins temporairement, épanouie et réalisée.


J’aime les mots pour leurs sens, leurs sons, pour la façon dont on peut jouer avec eux à l’infini. J’aime inventer des histoires et arriver au point où je m’y perds, parce que ce n’est plus moi qui écris celle de mes personnages mais eux qui l’écrivent à travers moi. J’aime passer des heures à composer des poèmes, à me battre avec les mots pour qu’ils s’accordent ou bien à les laisser rimer tous seuls quand l’inspiration s’empare de moi et m’entraîne dans un autre niveau de la conscience. J’aime sentir mon stylo-plume entre mes doigts, voir les taches d’encre sur ma peau, caresser les pages blanches puis recouvertes de lettres et de ratures, entendre la chanson ténue de la plume sur le papier… J’aime la douleur dans mes mains, dans ma nuque, dans mon dos, après une longue séance d’écriture, parce que je sais, à ce moment-là, que j’étais à ma place, que je faisais exactement ce que j’avais envie de faire.
Alors, non, mes livres ne se retrouvent pas dans les rayons des librairies, tout comme mon nom est aussi inconnu que des milliers d’autres… Mais malgré ça, je me sens légitime de dire que je suis écrivain. Parce que c’est ce que je fais de mieux, ce qui m’anime, me pousse, me fait vibrer et grandir.
Je me dis souvent que je n’ai pas réalisé mon rêve, que je n’ai pas réussi… Mais mon rêve est là, dans toutes ces pages, tous ces poèmes, toutes ces histoires. Et ma réussite n’est peut-être pas celle que j’attendais, celle que les autres attendaient selon les standards de la société, mais elle réside dans chaque projet abouti, dans chaque étape franchie et terminée, dans chaque point final.
Je n’ai pas écrit de best-seller mais j’ai été lue, j’ai touché des gens, je leur ai permis pendant quelques heures de s’évader, de vibrer, d’évoluer… Peut-être que mes mots, mes espoirs, mes tourments, ont trouvé écho chez d’autres personnes et leur ont donné l’envie ou le courage de faire ce qui leur tenait à cœur, leur ont montré la voie pour s’épanouir à leur tour…
Ça peut paraître infime mais ça ne l’est pas. C’est un partage, une connexion, un lien qui s’est établi entre eux et moi sans que nous le sachions vraiment : autant de choses qui font que la vie est si surprenante et précieuse.
Écrire n’est pas un acte facile, c’est quelque chose qu’on doit aller chercher très loin à l’intérieur avant d’en faire autre chose de beau, de grand. C’est un travail à part entière, parfois frustrant, parfois épuisant, mais toujours passionnant.
Je n’ai pas réellement choisi l’écriture : elle s’est imposée à moi comme un besoin, et j’ai suivi cette évidence parce qu’il me semblait qu’elle était la seule à avoir du sens. J’ai choisi, par contre, de me lancer sur ce chemin dans l’espoir de réaliser mon rêve… Et aujourd’hui, bien que ce rêve n’ait pas été atteint comme je l’imaginais, il a quand même pris vie, à sa petite échelle, dans mon existence et dans celles de personnes qui ont lu mes livres.
Je pense que je dois apprendre à en être fière, parce que c’est énormément de travail mais que je n’abandonne pas, je vais au bout des choses à chaque fois. Je dois apprendre à accepter que ce que j’ai accompli, même si ça ne correspond pas tout à fait à ce dont je rêvais, est tout de même une réussite.
Ne pas être une auteur reconnue ne signifie pas que ce que j’écris n’a pas de valeur, ni que j’ai échoué. Cela veut simplement dire que mon parcours est différent et que mes victoires ont une autre portée.
Je suis certaine d’une chose, cependant, au milieu de tout cela : jamais je ne me sens plus légitime, épanouie et ancrée que lorsque j’écris. Et même si tout change, d’une minute à l’autre, d’une année à l’autre, et que je dois m’adapter encore et encore, je sais que cette vérité, que l’écriture, demeurera toujours en moi, immuable.
Elle m’accompagnera, vers d’autres joies et d’autres peines, vers toutes les étapes de ma vie.
Elle sera là, et qui sait ce qu’elle accomplira à travers moi…

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Décade

J’ai écrit ce poème il y a quelques mois et j’ai envie aujourd’hui de le partager avec vous, car je viens de commencer une nouvelle décennie en franchissant le cap des trente ans… et c’est toujours par les mots que je me souviens le mieux des dix années qui viennent de s’écouler :

Décade

On a marché tout près des anges
Seules dans les lueurs orange
Et les flocons tombaient du ciel
Comme des fragments d’éternel

Un rêve, une voix, un visage
Qui m’ont dit d’attendre mon âge
C’était le retour de la passion
Et avec elle l’inspiration

Des lettres posées sur les lignes
Puis une scène qui s’illumine
Toute ma vie se composait
Au rythme de mes mots brisés

Courbes encrées sur ma peau
Synonymes d’un jour nouveau
Je devenais moi, je devenais autre
Par ma faute ou par la vôtre

Des amitiés et des sourires
Espérer le meilleur après le pire
J’avais des attentes plein la tête
Une sœur d’âme, un cœur en miettes

Un jour unique, un jour choisi,
C’est dire toujours quand on dit oui
Ainsi se gagnait le combat
Pour elles, pour eux, pour toi et moi

Tomber, se relever, recommencer
J’ai appris des erreurs et du passé
Soudain le monde était si beau
Avec un peu d’or dans mes mots

Je suis partie vers le soleil
Terre sauvage couleur vermeil
Mais les nuits n’étaient plus si douces
Loin de tes bras et de ta bouche

Tu as grandi dans mon corps
Non sans douleur, non sans effort
Avant de briller lumière sélène
Avant de naître tu étais ma reine

Neuf mois de toi puis l’inconnu
Corps épuisé, âme mise à nu
Même si je quittais mon enfance
C’était un peu ma renaissance

J’ai trouvé mon pays de cocagne
Et toujours les mots m’accompagnent
Présent bercé de souvenirs
Ainsi passait mon avenir.

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Le cœur de l’humanité

Je suis sortie hier, pour la première fois depuis dix jours, courses oblige.
Pendant ces dix jours, je n’ai pas arrêté de songer à tout ce qui se passe et d’être hantée par cette situation sans précédent.
Pendant ces dix jours, je n’ai pas cessé de penser à mes proches dont je ressens cruellement l’absence : à mes grands-parents que je ne peux plus aller voir, à ma mère qui s’occupe d’eux en redoutant d’être malade sans le savoir, à mon père qui est à risque puisque asthmatique… À tout le reste de ma famille, à mes cousins et cousines infirmiers, à ceux qui doivent continuer à travailler pour que nous puissions tous nous nourrir, à cette autre cousine qui est diabétique, à tous leurs enfants qui traversent cette épreuve en gardant vaillamment leur insouciance.
Je m’inquiète aussi pour ma meilleure amie qui travaille dans une boulangerie et côtoie des gens peut-être malades – et assurément dépourvus de bon sens et de civisme, pour la plupart –, à cette autre amie qui va devoir, après s’être occupée deux semaines de ses enfants, reprendre son poste dans une grande surface… Et ainsi de suite.
Nous avons tous, dans notre entourage proche ou plus lointain, des personnes fragiles ou en première ligne. Pour eux, nous nous devons de rester chez nous, sauf nécessité vitale, et de faire en sorte que ce virus ralentisse sa propagation. Ce n’est pas pour rien si on nous le dit, si on nous le répète. Rester chez soi est la seule façon de faire en sorte que les autres malades puissent recevoir des soins et s’en sortir.
J’ai respecté ces règles à la lettre, sans trop de mal puisque j’ai la chance d’avoir un jardin. Mais au bout d’un moment, à moins de manger de l’herbe, il a bien fallu que j’aille chercher de quoi remplir raisonnablement le frigo.
Alors je suis sortie, j’ai quitté la maison. Et là, sous ce magnifique ciel bleu de printemps et ce si grand soleil, j’ai découvert un autre monde, un monde qui m’a presque semblé mort. Si calme, si vide…
L’air était frais, pur, revigorant. Les oiseaux chantaient, indifférents aux tracas des hommes. Les animaux poursuivaient leur existence tranquille, comme s’ils étaient redevenus les maîtres de toute civilisation.
J’ai pris la voiture et j’ai roulé, pas trop vite, je ne voulais pas faire de bruit. Je ne voulais pas gâcher cette paix apparente.
Pourtant, petit à petit, j’ai eu l’impression de sentir, sous la surface, un battement sourd, lointain mais régulier. Comme un battement de cœur, celui de notre humanité.
Celui que s’efforcent de maintenir tous ceux qui se battent en première ligne et qui travaillent sans relâche pour que nous puissions continuer à vivre, ni plus ni moins. Les médecins, infirmiers, aide-soignants, réanimateurs, et toux ceux qui travaillent dans les hôpitaux, les pompiers, pharmaciens, employés de grande surface ou de petits commerces alimentaires, facteurs, livreurs, chauffeurs routiers, éboueurs, professeurs… J’en oublie certainement par écrit mais je pense sincèrement à tous.
Leur dire merci est la moindre des choses, et pourtant cela paraît si peu ! Mais leur faire de grand discours ne sera guère utile, quand ils ont besoin de temps, de masques, de gants, de repos…
Au jour d’aujourd’hui, ces personnes-là sont les bras qui portent notre monde, les mains qui compressent son cœur et le font battre, encore, toujours. Ces personnes-là sont l’essence même de la vie.
J’aimerais qu’ils sachent à quel point nous leur sommes reconnaissants. À quel point nous nous sentons impuissants, chez nous, devant leur détresse et leur fatigue. J’aimerais leur dire que nous pensons très fort à eux, que nous leur envoyons toute la force et le courage possible, à travers nos esprits et nos cœurs.
Il y a clairement eu des ratés dans la façon dont cette crise a été gérée. Il y a forcément des « coupables » dans cette histoire, au-delà du virus. Il faudrait être aveugle ou fermer délibérément les yeux pour ne pas le voir. Ce n’est pas la question que je veux aborder dans ces quelques lignes, mais j’espère tout de même que nous ne l’oublierons pas.
L’humanité a affronté des catastrophes et s’est toujours relevée. Elle affrontera celle-là et se relèvera, encore.
Nous vaincrons, malgré la peine, le chagrin, la douleur, la peur, la fatigue et le deuil.
Nous vaincrons, puisqu’il s’agit apparemment d’une guerre.
Aussi fragiles et insignifiants que nous sommes dans cet univers, nous vaincrons et nous continuerons, car c’est le propre de l’homme – de la vie en général.
Mais en attendant de retrouver notre monde et notre existence, qui ne seront forcément plus les mêmes, après ça, restons chez nous.
Pour nous protéger.
Et pour protéger tous ceux qui maintiennent vivant le cœur de notre humanité.

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Mon roman Talk en promotion !

En cette période de confinement, je vous propose un petit voyage en Californie depuis votre liseuse, et à tout petit prix ! Mon roman Talk est en promotion : vous pouvez vous offrir dès maintenant la version numérique pour 0.99€ au lieu de 2.99€, et ce pendant un mois !
Si vous l’avez déjà lu, faites passer l’info pour que tout le monde en profite ! 
RDV sur AMAZON !

Jour de sortie : Avant que l’aube

Avant que l’aube : c’est aujourd’hui ! 📖
Mon roman est désormais disponible sur tous les sites de vente en ligne (Amazon, Fnac, etc) aussi bien en version papier que numérique. En temps normal, je vous aurais précisé que vous pouvez également passer commande chez votre libraire, mais il est préférable de rester chez soi en ce moment.

De fait, comme vous le saviez, cette sortie devait s’accompagner quelques jours plus tard de Livre Paris, qui a été annulé. C’est un coup dur pour moi, qui me faisais une joie de parler de ce roman avec vous et d’en dédicacer les premiers exemplaires…
Mais c’est une épreuve encore plus difficile pour mon éditeur, Gloriana Éditions, qui comme beaucoup d’autres avait énormément investi de temps et d’argent dans la préparation de ce salon. Vous, lecteurs, êtes en mesure de les aider aujourd’hui en achetant les romans qu’ils publient. Je peux vous assurer que vous passerez de très bon moments de lecture !
Lire est un bon moyen de s’évader sans bouger de son canapé, et d’oublier un peu les soucis : exactement la situation dans laquelle nous sommes en ce moment.

Je compte donc sur vous, pour vous offrir Avant que l’aube, et d’autres romans encore. Et surtout, je vous souhaite de très bonnes lectures !
Prenez soin de vous 💜

Sortie : Les tribulations d’une princesse trop frileuse

Jour de sortie !

Mon roman Les tribulations d’un princesse trop frileuse est désormais disponible, ainsi que les 7 autres de la collections, écrits par mes collègues de chez Gloriana Éditions (Gaëlle Magnier – AuteureMarine Noirfalise – AuteurMary G. AshLaetitia ArnouldAmélie Cresson – AuteurMarie Laurent Auteur et Véronique Casanova !)

Ces histoires sont totalement indépendantes les unes des autres, mais vous l’aurez compris, il faut quand même les lire toutes, parce qu’elles sont toutes géniales !

 

Je m’appelle Ayanna et je suis l’unique héritière d’un royaume glacial que personne ne connaît ni ne parvient à nommer : celui de Sanikiluaq, au large de la baie d’Hudson, Canada. Depuis le décès de mon père, il y a quelques mois, je suis censée me préparer à devenir la prochaine reine. Mais comment le pourrais-je, alors que je déteste l’hiver et que la seule idée de passer ma vie ici me fait froid dans le dos ?
Comme si cela ne suffisait pas, je dois avoir épousé mon prétendant, le prince Conrad de Man, avant mon couronnement. Nous sommes promis l’un à l’autre depuis ma naissance, et pourtant nous nous connaissons à peine.
L’arrivée de Conrad avec toute sa famille, et l’échéance prochaine de mon sacre, vont provoquer un tourbillon d’émotions, de malentendus et de profonds changements. Devrai-je trouver un moyen de me débarrasser de ces fardeaux, ou serai-je capable d’affronter enfin mon destin ?

Disponible ici.

Bonne lecture !

Tourment de l’été

J’adore l’été. J’ai toujours adoré l’été. Et pourtant, plus le temps passe et plus je le déteste aussi. Parce que maintenant, il me rappelle combien tout est éphémère, il me rappelle à quel point les choses semblaient mieux avant. Quand j’étais enfant, quand j’étais loin d’avoir moi aussi un enfant à m’occuper.
Je me souviens de ce bonheur intense qui arrivait avec la fin de l’école, la joie de savoir que j’avais deux mois de liberté devant moi. Les longues journées baignées de soleil, interminables parfois, où je m’ennuyais certainement mais ce n’est pas le souvenir qui me reste.
La chaleur, la lumière éclatante, des saveurs sucrées, la peau chaude, le cœur léger. La fraîcheur du matin, la pénombre des après-midi à l’intérieur quand il faisait trop chaud, la quiétude des soirées.
Le chant des grillons, quand on dormait toutes les fenêtres ouvertes pour profiter de l’air frais, c’est ça, le meilleur souvenir des vacances, de l’été. Surtout après les journées à la mer, quand on se battait pour passer sous la douche en premier, pour se débarrasser du sable et du sel, de l’odeur de soleil enroulée dans nos cheveux, et qu’on se couchait dans les draps propres, si légers.

Ces souvenirs me brisent le cœur aujourd’hui. Parce que je sais que j’aurais beau tout refaire de la même façon, je ne pourrai jamais plus ressentir ce que je ressentais autrefois. Parce qu’il y a trop de choses désormais, la vie d’adulte, les responsabilités, tout ce qui pèse parfois mais qu’on porte comme on peut parce qu’on n’a pas le choix.
Je voudrais revenir en arrière. Rester à jamais dans cette enfance qui passe si vite qu’on la regrette toute sa vie. Me dire que je serai forte, que j’y arriverai, que je m’en sortirai.
Parce que ça ne va pas si mal, au fond.
Parce que je suis heureuse même si ce bonheur est parfois bancal.
Parce qu’il y a quelqu’un d’autre après moi, qui je l’espère vivra toutes ces choses, quitte à en souffrir un peu.
Alors je lui apprends la joie de la liberté, les journées au soleil, le chant des grillons, les draps légers… et si ces souvenir lui brisent aussi le cœur un jour, alors je saurai que je l’aurai rendue heureuse.
Parce qu’on est heureux même quand on pleure pour les meilleures choses.
Parce que ce sont les meilleures choses qui nous font le plus mal puisqu’elles se terminent un jour. Mais il y en a d’autres, à chaque âge, à chaque vie. Il y en a d’autres pour nous remplir le cœur à l’infini.

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Flawed and Full

Quand je te regarde, je vois sous ton sourire cette innocence perdue, qui était mienne autrefois. Je revois le temps, l’attente et les souffrances avant de t’avoir, puis le bonheur que tu m’apportes désormais.
Quand je te regarde, je vois un peu de mon enfance qui n’est plus qu’un souvenir que tu fais un peu revivre, à ta manière. Je vois des petits bouts de moi ressurgir en toi et je me sens bêtement fière.
Mais quand je te regarde, je vois aussi cette blessure secrète en moi que personne n’a jamais guéri et ne guérira probablement jamais ; celle que je m’efforce de colmater, tous les jours, parce que je ne peux pas t’abandonner. Je te vois et je me dis que si tu n’étais pas là, j’ignore où je serais aujourd’hui.
Quand je te regarde, je vois ta lumière et je prie pour qu’elle soit plus puissante que ma noirceur. Ne la laisse pas t’atteindre à ton tour ; reste forte, reste libre, et même si la vie n’est pas simple, refuse ce que ne te dicte pas ton cœur.
Quand je te regarde, je te vois parfaite même si je sais que tu ne l’es pas – tu l’es pourtant plus que moi.
Quand je te regarde, je découvre l’ultime sens de l’amour, celui que sans le savoir tu me donnes démesurément en retour.
Quand je te regarde, je vois un trésor : celui dont je ne peux mesurer la valeur, mais pour lequel je donnerais sans hésiter mon corps, mon sang, mon cœur et ma vie tout entière.
Quand je te regarde, je vois une nouvelle chance, un nouveau chemin pour parvenir au bonheur. Peut-être que tu accompliras ce que je n’ai pas réussi à faire, ou peut-être que tes pas te porteront à l’opposé des miens… Peu importe, en vérité. Tant que tu es bien, il n’y a qu’une chose que je souhaite : que cette vie que je t’ai donnée soit pour toujours joyeuse, belle, intense… complète.

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Pause

Le silence règne dans cette pièce qui m’a si souvent vue penchée là à écrire. Se doute-t-il que tout est différent aujourd’hui ? Comprend-il à quel point j’ai changé depuis la dernière fois que je me suis assise à ce bureau pour écrire ? Cela ne fait que quelques mois, au maximum une année entière ; j’ai pourtant l’impression que ça a duré des siècles.
Dans ce calme apparent s’élève doucement le chant de ma plume, timide, désœuvré, hésitant. Le son est ténu, discret – il ne réveillera pas l’enfant endormie dans la chambre côté. La voilà, la source de tout ce changement : ce petit être plein de vie que j’ai porté pendant neuf mois et qui occupe désormais mes journées. Pour elle, j’ai dû abandonner quelques passions en cours de route, d’abord par manque de force et maintenant par manque de temps. Je ne le regrette pas, c’est impossible de regretter quelque chose face à tout le bonheur qu’apporte un enfant.
Mais l’écriture fait partie de moi, m’a construite, m’a amenée jusque-là. Je peux l’oublier quelques temps, la reléguer au dernier plan de ma vie, elle finira toujours par revenir. Parce que j’ai besoin d’elle. Parce que coucher des mots sur le papier est la seule façon que j’ai trouvée de vider mon cœur de ce flot d’émotions qui le parcourt, de me ressourcer, de m’apaiser. Aujourd’hui peut-être encore plus que jamais auparavant, car donner la vie est une aventure bouleversante qui ne laisse pas indemne.

Le silence règne autour de moi, ma plume glisse sur le papier et les mots viennent, peu à peu plus fluides. Ils s’avancent, ils dansent presque puis s’immobilisent là sur les lignes, comme si c’était leur juste place, l’endroit où ils auraient toujours dû se trouver. Certains jours, je voudrais être l’un d’eux. C’est sûrement si simple d’être un mot. On les trace, on les épelle, on les énonce à haute voix… On les rature, on les raye, on les efface parfois… Mais personne ne peut tuer les mots, personne ne peut les briser, personne ne peut leur enlever ce qu’ils ont de plus cher au monde. Ils n’ont pas de doutes, ils n’ont pas de peurs… mais peut-être n’ont-ils pas d’amour non plus, alors qu’ils savent si bien en parler.
Le silence règne, certainement plus pour très longtemps. J’ai profité de cette petite heure de tranquillité, cette pause, pour m’asseoir à mon bureau, ouvrir le tiroir et sortir mes cahiers afin de relire mes histoires en cours d’écriture. Elles sont toujours dans ma tête, au fil de mon imagination… mais j’ai si peur de ne pas arriver à les continuer et les terminer un jour.
Serai-je capable de reprendre le cours interrompu de ces mots, de ces phrases ; de transcrire noir sur blanc pour mes personnages ces vies que je leur ai inventées ? N’y aura-t-il pas une cassure au beau milieu de ces pages, parce que je ne suis plus celle que j’étais avant ? Trouverai-je bientôt le temps, l’envie, le courage de me remettre à écrire ? Parce que même si l’écriture me manque, elle n’est pas facile ni reposante pour moi, elle ne l’a jamais été. Elle finit par m’apaiser, certes, mais au prix de nombreux tourments. Quand je vois ce qu’est ma vie aujourd’hui, je ne suis pas certaine de vouloir, ou bien d’être prête, à éprouver de nouveau tout cela… Et c’est sans doute ce qui me fait le plus peur.
Peut-être que je dois me laisser encore du temps. Peut-être que tout reviendra naturellement. En attendant, je sais qu’il y aura toujours ma plume, mes cahiers et mes histoires dans le tiroir, dans le bureau, avec un peu de silence autour… comme une petite bulle d’air, une boîte aux trésors imaginaire, que je peux garder du côté du cœur pendant que la vie m’appelle ailleurs…

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

🌙

« J’ai à peine saisi ta main que je redoute déjà le jour où elle lâchera la mienne »…
C’est une chose à laquelle j’ai pensé quelques jours après la naissance de ma fille Sélène, qui était endormie contre moi, sa main dans la mienne. J’étais éprouvée, à bout de forces, le moral au plus bas… et pourtant j’aurais voulu que ce moment ne se termine jamais car je l’aimais déjà de tout mon cœur.
On est tous des êtres humains, pas des « super héros », et parfois on semble au bord du gouffre, prêt à craquer. Voilà l’état dans lequel j’étais il y a deux ou trois mois.
Ce n’est pas aisé de le reconnaître, plus difficile encore d’en parler… pourtant, je comprends maintenant qu’il n’y a aucune honte à avoir. Que le « baby-blues » est un passage que traversent beaucoup de jeunes mamans, et que ça ne signifie pas pour autant que l’on n’aime pas notre enfant. Bien sûr, il y a des femmes pour qui cela n’aura duré que quelques heures, peut-être quelques jours… moi ça a duré des semaines. Mais il y a aussi des femmes qui ont une grossesse paisible, agréable, ce qui n’a pas été trop mon cas. Il y a des accouchements plus « faciles » que d’autres, et là encore, le mien n’a pas été des plus simples. Mais ça aurait pu être pire aussi, j’en ai conscience. La clé, après tout ça, c’est de savoir se laisser du temps… chose qu’on a beaucoup de mal à comprendre et à mettre en pratique au bon moment, même si tout le monde nous le répète !
En moins d’un an, je crois que je suis passée par tous les états qu’il est possible de connaître, par toutes les émotions que l’on peut ressentir. La joie d’apprendre ma grossesse et en même temps, le mal-être des premiers mois… La frayeur de perdre mon enfant en voyant mon corps lutter pour supporter tous ces bouleversements physiques et psychologiques… L’émerveillement des échographies, des premiers coups dans mon ventre, et le souhait que les nausées cessent et me laissent profiter un peu plus de ces instants… La hâte de voir ce visage tant attendu et la fatigue extrême de ce poids dans mon corps qui m’empêche presque de vivre normalement… et par-dessous tout ça, sans cesse, des questions, des doutes, des peurs, des espoirs…
C’est une aventure incroyable de porter un enfant puis de lui donner la vie. On a beau l’imaginer, on ne le comprend qu’une fois qu’on l’a vécu… et là encore, chaque grossesse, chaque naissance est unique. C’est ce qui rend ces choses aussi belles alors qu’elles sont si difficiles.
Il y a quelques mois, juste après la naissance de Sélène, je voulais absolument oublier ces moments : la douleur, les contractions, les suites de l’accouchement, l’impression que ça ne finirait jamais… Elle était enfin née et je souhaitais tout simplement me concentrer sur elle. Ne garder en mémoire que cet instant où je l’ai tenue dans mes bras pour la toute première fois.
Mais le retour à la maison n’est pas non plus le moment le plus simple. On est soudain « sans filet » et dans un sens, on se dit qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Parce que ce petit être dépend entièrement de nous et que si l’on flanche, on le met en danger… pourtant à ce moment-là on ne rêve que d’une chose : dormir !
Je crois qu’en réalité ce sont ces instants-là qui ont été les plus pénibles pour moi. Je pensais avoir atteint mes limites avec la grossesse et l’accouchement, mais j’en étais encore loin. J’ai dû les repousser, les dépasser, aller au-delà de tout ce que je me croyais capable de supporter physiquement et donc mentalement. C’est étrange de retrouver son corps d’avant quand on l’a partagé pendant neuf mois, même quand ça n’a pas été très agréable. On se sent vide et inutile, ce qui n’arrange en rien les humeurs extrêmes causées par la chute d’hormones – alors qu’on est à ce moment-là indispensable pour au moins une autre personne ! On passe du rire aux larmes sans même comprendre ce qui nous arrive, et on pleure avec le sourire devant ce petit être si parfait qu’on a réussi à créer…
C’est, je crois, l’épreuve la plus difficile que j’ai eu à affronter dans ma vie jusqu’à maintenant. Et ça ne paraît sans doute pas croyable, car l’arrivée d’un enfant est censée n’être que du bonheur… C’est peut-être le cas pour certaines personnes, ça ne l’a pas été pour moi : le bonheur était mêlé à beaucoup d’autres émotions. Je ne le cache pas, je n’en ai pas honte. J’ai fait du mieux que je le pouvais avec mes capacités. Et si à un moment je me suis dit que ça aussi, je l’oublierais, je sais à présent que je veux m’en rappeler toute ma vie. Ce que j’ai vécu, ce que j’ai ressenti, est unique et infiniment précieux. C’est mon histoire. La mienne et le début de la sienne, aussi.
La naissance de Sélène a été une étape-clé dans mon existence, elle m’a fait grandir et évoluer, voir les choses de façon différente. Même si ces instants ont été pénibles, je réalise maintenant que ça n’a apporté que du positif. Et il me suffit de regarder ma fille pour me le rappeler. Son sourire, ses beaux yeux, ses jolies joues, ses petites mains, ses petits pieds…
Bien sûr, ça ne s’est pas arrangé du jour au lendemain, ce n’est pas devenu tout rose. Il y a les bons et les mauvais jours. Il y a les moments où je perds patience, et ceux où je m’émerveille. Il y a les moments où j’ai hâte que Sélène grandisse, qu’elle marche, et ceux où je me retrouve à regretter ces premiers jours où elle était si petite – et à avoir la larme à l’œil devant les pyjamas taille naissance ! Il y a les moments où j’ai hâte qu’elle soit endormie pour me reposer un peu mais où je la garde dans mes bras parce que je ne peux pas m’arrêter de la contempler…
J’aimerais pouvoir la garder ainsi le plus longtemps possible, ma main posée sur elle pour sentir les battements de son cœur, le rythme de sa respiration… sa petite vie sous mes doigts, contre ma peau… Mais un jour elle fera ses premier pas, et elle parlera ; un jour elle deviendra une enfant, une adolescente, une adulte ; un jour elle volera de ses propres ailes mais je ferai tout pour que ce lien si précieux qui nous unit ne s’altère jamais.
Heureusement, j’ai encore du temps devant moi. Des heures, des jours, des mois et des années entières à la voir grandir doucement et pourtant si vite. C’est pour cette raison que je sais qu’il faut profiter de chaque seconde.
Voilà, sans doute, l’ambivalence du fait de devenir parent. Je doute qu’il existe une seule personne au monde qui n’ait jamais ressenti ce déchirement entre joie et peine, entre émerveillement et épuisement après l’arrivée d’un enfant dans sa vie.
Il y a six mois que Sélène est née et je peux enfin parler de mon bonheur d’être maman. Cela m’était impossible il y a quelques semaines encore parce que je voyais en premier les choses les moins belles, les journées rythmées par les biberons, les couches et les lessives… Maintenant tout ça est devenu mon quotidien et je le fais avec plaisir, je me régale de lui préparer ses purées et de lui enfiler ses jolis vêtements de petite fille. Je la vois tous les jours apprendre et progresser, à son rythme ; je lui laisse le temps et je profite de ces moments parce que je sais qu’ils sont uniques dans une vie et je veux en garder le plus de souvenirs possible. Le soir, quand je vais me coucher, je m’arrête quelques instants à la porte de sa chambre pour l’écouter respirer… et à chaque fois me vient le même sourire.
Je ne croyais pas que ma vie serait bouleversée à ce point. Je ne pensais pas que je pourrais ressentir toujours plus d’amour chaque jour. Il y a quelques années, je ne voulais même pas avoir d’enfant. Et récemment, j’ai entendu dire : « Les enfants, tant qu’on n’en a pas, c’est difficile de s’imaginer sa vie avec eux puis quand on les a, on n’imagine plus la vie sans eux ». Il m’a fallu un peu de temps pour m’en rendre compte, mais aujourd’hui je sais que rien n’est plus vrai.

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

 

Lettre à Indochine

Le 10 mars 2018,

Je commence à écrire cette lettre au lendemain du passage d’Indochine au Zénith de Toulouse. Pourquoi aujourd’hui et pas avant, pourquoi pas plus tard… au fond, c’est inutile de le savoir. Ce qui est certain, c’est qu’un concert d’Indochine nous change, nous bouleverse, nous touche en plein cœur. On s’y rend le cœur léger, euphorique pour certains ou simplement curieux pour d’autres ; et on en revient époustouflé, avec des images et des couleurs gravées sur nos rétines, des sons qui vibrent encore au plus profond de nous, et surtout la sensation d’avoir vécu un moment totalement unique.
Mon premier concert d’Indochine était le 30 mars 2010. En huit ans, j’en ai fait une bonne douzaine sans jamais me lasser, bien au contraire. À chaque fois, j’ai retrouvé cette flamme indochinoise qui s’est allumée dans les années quatre-vingt, a vacillé parfois mais ne s’est jamais éteinte. À chaque fois, j’ai eu l’impression que tout le reste, les soucis, les problèmes, restaient aux portes de la salle et disparaissaient pour quelques heures. À chaque fois, j’ai pu vivre un peu plus fort, et repartir avec une énergie nouvelle pour affronter la suite.
Impossible de me souvenir exactement de la première fois que j’ai écouté une chanson d’Indochine – j’étais trop petite. Ces morceaux représentaient les années adolescentes de mes parents, qui avaient quelques vinyles rangés là sur une étagère. Je me rappelle quand même de cette cassette audio qu’on m’avait enregistrée et que j’écoutais en boucle, Tes Yeux Noirs, Canary Bay, L’Aventurier, Trois Nuits Par Semaine. Je ne comprenais pas les paroles mais j’aimais le rythme et la voix, et c’était tout ce qui comptait. À cette époque-là, Indochine était dans ses « années noires », comme aime à le répéter la presse, mais je l’ignorais. D’ailleurs, le groupe n’était pour moi que ces quelques chansons ; il n’avait pas encore de visage. La première fois que j’ai vu celui de Nicola Sirkis, sans doute à la télévision, je me souviens avoir demandé à mes parents : « Pourquoi il est triste ? »
Et pour cause : nous étions dans les années 2000. J’avais dix ans et encore l’innocence de cet âge ; mais je n’ai jamais oublié ce visage.
Deux années ont passé, j’ai grandi, et surtout je me suis retrouvée confrontée à la mort pour la première fois. J’ai demandé à la lune venait alors de sortir. Je me rappelle d’une journée noire, d’une tombe portée en terre, d’une chambre un peu sombre dans laquelle, avec une de mes cousines, nous avons écouté cette chanson en boucle… Depuis, j’ai du mal à la réentendre sans pleurer, surtout durant les concerts.
L’époque de Paradize a été un moment charnière dans ma vie, le passage de l’enfance vers l’adolescence. J’ai vécu des moments difficiles et quand j’y repense, je réalise qu’à partir de ces instants-là, j’ai véritablement commencé à comprendre les chansons d’Indochine.
Après ça, malgré ou à cause de la douleur, j’ai eu besoin d’une pause. Je croyais qu’en cessant d’écouter Indochine je pourrais oublier le reste, que la peine disparaîtrait… Mais comment ignorer Alice & June quand on a 15 ans et qu’on commence à se construire, au milieu des tourments adolescents ? Impossible.
C’était l’époque ambigüe des amitiés qui s’effilochent parce que les routes se séparent, des goûts qui s’affinent et s’affirment, des rêves qui se dessinent pour nous porter vers des lendemains qu’on espère plus heureux… Douceur et amertume mélangées, parce qu’on touche au bonheur et qu’en même temps, on a la sensation de ne jamais avoir été aussi mal. J’ai commencé à écrire mes premiers textes, mes premières rimes… ce n’étaient encore que des balbutiements mais soudain, il me semblait approcher de l’évidence de ma vie.
Le temps a continué de s’enfuir, jusqu’à me conduire aux portes de la période la plus intense de ma vie d’« Indofan » : celle de La République des Météors. Quel titre magnifique, si poétique ! J’avais dix-neuf ans, et déjà deux romans et un recueil de poésie publiés à mon actif. Pourtant, à ce moment-là, j’étais en panne d’inspiration pour une nouvelle histoire que je venais de débuter… je préférais passer du temps avec mon petit ami plutôt qu’avec ma plume !
Et puis il y a eu Little Dolls.
Little Dolls, et ses mots magiques : « J’attends mon âge, avec toi… Et sauve-moi encore, aide-moi… » Enfin, l’inspiration était de retour. Avec cette douleur et cette peine enfouies en moi depuis plusieurs années et jamais vraiment guéries ; mais aussi une certaine excitation : comme si j’attendais ce moment depuis toujours, comme si tout ne dépendait que de ça. J’ai recommencé à écrire et terminé ce roman, portée par l’écoute de cet album fabuleux chargé d’histoire et de poésie.
J’ai, en quelque sorte, redécouvert Indochine. Et rien jusque-là n’avait changé ma vie à ce point. Je me suis trouvée, enfin.
Il me faudrait des heures et des pages entières pour décrire ce que j’ai ressenti après mon premier concert. Je crois même que les mots sont impuissants à décrire ce que j’ai éprouvé, cet amour et cette admiration infinis, mais aussi ce respect si profond et cette sensation d’avoir eu droit, en quelque sorte, à une renaissance.
Les années qui ont suivi ont été rythmées par les concerts d’Indochine à travers la France, par ces nouvelles amitiés qui se sont tissées grâce à cette passion commune, et par une frénésie d’écriture comme j’en avais rarement connue.
J’ai rencontré celle qui est devenue ma meilleure amie : Indochine nous a réunies alors que nous ne nous serions peut-être jamais trouvées.
J’ai été au premier Stade de France, à ce « Putain de Stade ».
J’ai été aux concerts « Paradize + 10 », et ce soir magique du 2 février 2012 restera à jamais gravé dans ma mémoire : le froid intense, la fatigue après ces deux jours d’attente et de concerts, mais surtout ces quelques secondes merveilleuses pendant lesquelles j’ai parlé à Nicola…
Et puis, encore un peu plus tard, est arrivé Black City Parade… À chaque fois, la même impatience en attendant la sortie de l’album, la même émotion en découvrant les chansons, et la même joie à l’approche des concerts.
Pendant ce temps, le reste de ma vie s’est construit aussi : le petit ami est devenu mon mari, d’autres romans ont été publiés, et une jolie croix s’est encrée à ma cheville, gravée sur ma peau comme pour exprimer physiquement à quel point Indochine fait partie intégrante de ma vie.
Grâce à ce groupe, j’ai pu faire plein de découvertes, aussi bien musicales que littéraires ou cinématographiques. Car c’est aussi ça, Indo, un univers particulier très ouvert sur le reste du monde, qui nous enrichit et nous apprend beaucoup.
J’ai continué mon chemin après ça, en attendant l’album suivant, la tournée suivante. Bien sûr, on a toujours peur que cette aventure s’achève, alors on se dit à chaque fois qu’on doit en profiter comme si c’était la fin. Et même si on s’intéresse forcément à autre chose, si on passe un moment sans écouter Indochine, on sait qu’au fond ça ne nous quitte jamais vraiment.
En 2017 est arrivée La Vie Est Belle. Après toutes les horreurs qu’on a vues ces dernières années, cette chanson était la bienvenue : elle nous rappelle tout simplement que malgré tout ce qu’on traverse, malgré ce qui se passe tous les jours, la vie vaut la peine. Il y a des moments tellement beaux, tellement forts… Des choses dont on ne comprend la valeur qu’en les vivant. Mais si la vie n’était faite que de ça, alors on n’aurait pas conscience de sa beauté.
J’étais enceinte lorsque la chanson est sortie, puis l’album a accompagné la fin de ma grossesse. Depuis la naissance de ma fille, La Vie Est Belle a vraiment pris tout son sens pour moi : je sais désormais ce que c’est que de donner la vie. Son sang est le mien, et je ferai tout pour elle, pour qu’elle soit heureuse, et pour qu’elle trouve sa place dans ce monde qui ne tourne plus très rond.
Encore une fois, Indochine a été à mes côtés durant cette période, la plus incroyable et la plus éprouvante de ma vie. Et aujourd’hui, j’ai quelqu’un à qui transmettre cette passion. J’espère que cela continuera assez longtemps pour qu’elle puisse assister à un concert, pour qu’on puisse partager ça, une fois, elle et moi.
Hier soir, à Toulouse, nous avons embarqué à bord d’un vaisseau ; il a décollé dans un ciel noir pour rejoindre la galaxie indochinoise. C’est un univers où l’on se sent bien, heureux, où l’on a ce sentiment d’appartenance, de légitimité, où l’on est accepté tel que l’on est, qui que l’on aime… Une bulle de musique, de tolérance, de partage, et finalement d’humanité… Un baume sur nos cœurs fatigués, parce que ce n’est pas un peu d’espoir mais beaucoup qu’ils nous donnent. Et quelques heures après ce concert, j’ai fait ce que nombre d’autres fans ont fait et feront : je suis allée acheter des places pour le prochain passage du groupe à Toulouse.
Pour conclure, j’ai envie de dire qu’Indochine a été un pilier dans ma vie, depuis ma plus tendre enfance jusqu’à maintenant. Au fil de ces chansons, j’ai grandi, je me suis construite, j’ai avancé… J’ai découvert la vie, la mort, l’amour… J’ai connu les joies, les larmes, les bonheurs, les peines, les doutes, les victoires, les douleurs, les réussites, les défaites… C’est ce que tout le monde fait, tous les jours. Pourtant, plus tard, quand je me remémorerai tout ça, je sais déjà qu’il y aura cette musique, ces souvenirs, pour illustrer chaque étape de ma vie et leur donner un peu plus de saveur, un peu plus de couleur.
Lorsque j’y pense, je me dis que c’est quand même assez exceptionnel. J’ai commencé à écouter Indochine quand je n’étais qu’une petite fille et aujourd’hui, alors qu’une autre petite fille devient déjà la suite de ma vie, Indochine est toujours à mes côtés.
Merci.
J’ai l’impression que la boucle est bouclée, et qu’en même temps, tout commence…

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Courtes nouvelles

Un petit mot pour vous informer des dernières nouvelles :
Au beau milieu de mes journées passées à pouponner, donner le biberon et changer des couches depuis la naissance de ma fille le 27 octobre 2017, voilà qu’une nouvelle parution va arriver ! Il s’agit de Guide-moi, une romance écrite en 2014-2015, qui sortira en avril aux éditions Gloriana. Je vous invite à cliquer sur la couverture ci-dessous pour découvrir le résumé de cette histoire… et je vous dis à bientôt pour de nouvelles lectures !

Les Choses

Il y a tant de choses auxquelles on tient. Certaines photos, certains bijoux, certaines peluches. Des albums de musique, des livres, des vêtements. Un parfum, un crayon, un souvenir d’enfance. Un talisman, un porte-bonheur. Un petit mot écrit à la va-vite sur un morceau de papier déchiré.
On a beau en avoir parfois plusieurs, il y en a toujours certains que l’on préfère aux autres. Parce qu’on l’avait avec soi au cours d’une journée ou d’une nuit véritablement merveilleuse. Parce qu’on l’a conservé depuis notre plus tendre enfance et que le revoir nous rappelle tellement de souvenirs. Parce que c’est une personne que l’on aime qui nous l’a donné ou offert. Parce qu’on l’a acheté en croyant que cela nous protègerait des mauvais moments. Il peut y avoir mille raisons différentes mais chaque personne ou presque, en ce monde, possède un objet comme celui-là.
Le fameux jeans qu’on a porté encore et encore, qui est tout usé mais dont on ne veut pas se séparer car il semble fait pour nous. Le billet de concert ou de cinéma, froissé et presque effacé, mais qu’on ne jettera pas car on a passé un moment inoubliable. La peluche que l’on garde depuis notre enfance même si elle ne ressemble plus à grand-chose. Le livre ou le CD qui nous a aidés à traverser des moments difficiles et nous a beaucoup fait pleurer. Le bijou qui signifie tant à nos yeux, comme une promesse, même si elle n’a pas toujours été tenue. Une fleur que l’on a fait sécher, en souvenir.
Ce ne sont que des exemples, chacun a sa personnalité, son histoire, et les objets qui vont avec. Il y a aussi tous ces choses que l’on collectionne furieusement, jusqu’à ne plus savoir où les mettre. C’est presque machinal, instinctif, comme une drogue légère mais dont on ne pourrait quand même pas se passer. On attrape tous ces objets, on les cherche, on les trouve et lorsqu’on les a, on les range soigneusement pour ne pas qu’ils s’abîment. Les plus passionnés reviennent les admirer, tandis que d’autres finissent par les laisser bien rangés comme il faut, mais attention ! Ils ne les jetteront pas, même si ça prend trop de place.
Alors voilà, notre vie est remplie de choses et d’objets que l’on garde plus ou moins précieusement ; et au fil des années, de nouveaux viennent s’ajouter, en fonction de ce que l’on a vécu. Même est ce que ça nous rend matérialiste pour autant ? Non, je ne crois pas. Je pense que toutes ces petites choses-là nous rendent surtout plus humains.
Ce qui ne croient en rien, qui n’aiment pas leurs souvenirs, ne possèdent rien. Une maison vide, aux volets clos, aux murs nus. Ils attendent simplement de vivre certains moments et quand c’est passé, ils n’y repensent plus. Ils n’acceptent rien car ils veulent être indépendants, et ils n’offrent rien non plus.
Je préfère la vie de tous ces passionnés qui gardent et collectionnent, qui protègent et conservent. Ils vivent à deux cent pour cent et même si c’est douloureux, ils se souviennent car ils veulent évoluer sans oublier ce qu’ils ont vécu.
Alors non, toutes ces petites choses ne nous rendent pas si prosaïques, elles nous aident plutôt à nous différencier des animaux, des tyrans, des divinités. À marquer des repères sur le chemin de notre vie et à laisser des souvenirs et des traces pour les générations futures.
Elles nous permettent peut-être de pouvoir exister à travers le temps et l’espace, tant qu’elles sont là, immobiles, silencieuses et immuables ; les seules choses quasi-éternelles à avoir traversé nos vies.

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Derrière la porte

La porte se referme.
Derrière elle se retire la réalité. Les détails du quotidien : le souffle de l’ordinateur, le claquement d’un volet contre le mur extérieur de la maison, le ronronnement discret des appareils électriques… Ils ne se taisent pas, ils continuent comme si de rien n’était, mais une fois la porte refermée, ils ne m’atteignent plus. Ils sont au-delà de ce que je perçois. Au-delà de moi.
La chambre. Le bureau et la chaise. La lampe encore éteinte. Entre ces quatre murs s’inventent des mondes qui n’existent nulle part ailleurs ; ils s’esquissent, se dessinent et se colorent lentement, comme un tableau porté à la vie par une main encore hésitante. C’est dans ces univers-là que je me réinvente, que je me perds, loin de cette réalité refoulée derrière la porte.
Je me coupe du reste du monde, en ignore le cours pour au moins quelques heures. Que pourrait-il s’y passer qui attirerait mon attention occupée ailleurs ? Sans doute rien de plus que si j’en étais spectatrice ou actrice. Parfois, j’ai simplement besoin d’être absente du monde. Ni là, ni ailleurs, mais dans cet entre-deux, sur cette frontière qui délimite les rêves et le réel. Suspendu, séparé, en équilibre. Un endroit silencieux où peut s’élever le chant de ma plume, un espace vide à combler de mots.
M’y attendent des amoureux en sursis, des poèmes écorchés, des héros malgré eux, des anges et des fées, des blessures à guérir et quelques vies brisées. Je ne sais jamais qui je vais retrouver. Je les laisse apparaître, doucement, s’inviter jusqu’au fond de moi ; au-dedans de mes jours, de mes nuits, de ma vie. Je les autorise à creuser loin sous la surface, à labourer mon cœur. Ils peuvent verser du sel sur mes plaies, agrandir l’écorchure, éprouver les cicatrices…. Je me laisse faire. Je leur donne cette liberté pour qu’ils puissent trouver, dans ces failles au fond de moi, la justesse de mes mots.
Ce n’est ni facile ni rapide. C’est un travail de longue haleine, laborieux, acharné, qui se poursuit jusqu’à retirer un peu de grâce perdue dans les profondeurs du doute, des larmes et des questions. Je l’ai voulu ainsi. Inconsciemment, peut-être, mais c’est pourtant moi qui ai choisi. La douleur, puis la joie éphémère d’avoir pu l’adoucir ou l’illuminer par quelques rimes, quelques phrases, valent toujours mieux que le vide et l’ennui.
Je n’aspire pas à un bonheur paisible, qui se trouve portant à portée de main. Depuis le temps, j’aurais pu le saisir par poignées entières, le prendre à bras-le-corps, le serrer tout contre moi pour qu’il m’envahisse et me conquière. Mais je me suis contentée de quelques pincées entre deux tourments, le temps d’atténuer les cris de la vie qui explosent au creux de moi. Je me suis limitée à quelques inspirations pour bercer ces journées où l’on n’attend rien d’autre que le repos. Et j’ai laissé le reste s’envoler ailleurs, peut-être trop loin de moi, peut-être où d’autres personnes pourront s’en abreuver et goûter à des heures trop heureuses qui ne me ressemblent pas.
C’est comme si je jouais à un jeu auquel personne ne peut dicter de règles, il se déroule sans que l’on ne puisse rien changer. Mais l’absence de règle ne signifie pas l’absence de risque ; je prends celui de perdre entièrement, un jour, le moindre accès au bonheur. Parce que je voudrais quelque chose de plus fort, de plus beau, de plus grand… Une démesure à la hauteur de mes faiblesses, une intensité capable de remplir ce gouffre en moi, ce lieu où même les amoureux, les poèmes, les héros et les fées ont parfois peur de s’aventurer, parce qu’ils restent impuissants à reconstruire ce qui a été détruit.
J’attends quelque chose qui n’existe pas encore, ou peut-être pas du tout, et je trompe le temps qui passe en le berçant de mes mots. Ils remplissent des lignes, des pages, des cahiers et puis la chambre entière. Ils se lient, se lisent, s’assortissent ou bien s’opposent ; ils plantent le décor de tous ces autres mondes que j’imagine, loin du vrai qui finit toujours par frapper à la porte pourtant fermée. Ils s’assemblent et coulent au fond de ma gorge, le long de mes veines, en un poison trop sucré que l’on nomme inspiration.
Un jour peut-être ce poison remplacera mon sang et je n’aurai plus peur ; un jour peut-être serai-je faite d’encre, de papier et de rêves, libérée de ce corps qui m’emprisonne. Mais je n’ai pas encore trouvé la formule qui réalisera ce tour alors, en attendant, la magie de ma vie réside dans ces mots, ceux qui réunissent les amoureux, qui inventent des héros, qui referment quelques blessures ou qui rapiècent quelques poèmes… Tous ces mots emprisonnés au fond de moi, puis libérés sur des pages et échappés dans la chambre. À l’assaut de la réalité, non pas pour oublier le rêve, mais pour les confondre.
La lampe s’éteint à nouveau. Reste le bureau et sa chaise. La chambre encore peuplée de ces échos d’autres vies, d’autres mondes ; je peux me relever. Les mots ne me quittent pas tout de suite, ils m’accompagnent encore, comme pour suivre mes premiers pas.
Grâce à eux, je suis en paix pour quelques heures, et prête à affronter tout ce qui m’attend au-delà des murs, au-delà de moi.
La porte s’ouvre…

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

L’or de tes mots « Chanson pour Dominic »

Dans L’or de tes mots, Ash a écrit une chanson piano-voix qui parle de Dominic et de la relation qu’ils ont connue. Je vous propose d’en découvrir la traduction ci-dessous.
Je l’ai écrite en anglais, ce qui explique que les phrases ne riment plus une fois traduites en français. Mais maintenant, vous pouvez comprendre pleinement toute l’émotion de Dominic lorsqu’il l’entend pour la première fois !
Bonne lecture et Joyeux Noël à vous tous ! ♥

« Song for D. »

So we were young and we were stronger
Just the two of us, we were together
Now by myself, waiting and wondering
Am I the only one who’s suffering ?

Every piece of my broken heart still beats for you
Every tear in my eyes, I’m just crying for you
I miss you so much and time runs so fast
But baby our love doesn’t belong to the past

I wish I could erase the day
When I left you and just went away
Your eyes never stopped shining in my memory
I still believe that you’re my one and only

Every piece of my broken heart still beats for you
Every tear in my eyes, I’m just crying for you
I miss you so much and time runs so fast
But baby our love doesn’t belong to the past

Wherever you are, I hope you remember me
I could travel the world just to say “forgive me”
Your love was the blood in my veins
Air in my lungs, shelter for my pain
Your smile turned everything into gold
Now memories of you are ink for my words

You’re the one who can fix my heart
The only one who can dry my eyes
Baby I’ll be there, you can be sure
You and me, and our love as future.

Nous étions jeunes et nous étions plus forts
Juste nous deux, nous étions ensemble
Maintenant j’attends, livré à moi-même
Est-ce que je suis le seul à souffrir ?

Chaque morceau de mon cœur brisé bat pour toi
Chaque larme dans mes yeux, je pleure pour toi
Tu me manques tant et le temps passe si vite
Mais bébé, notre amour n’appartient pas au passé

J’aimerais pouvoir effacer le jour
Où je t’ai laissé, où j’ai tout quitté
Tes yeux n’ont pas cessé de briller dans ma mémoire
Et je continue à croire que tu es mon unique

Chaque morceau de mon cœur brisé bat pour toi
Chaque larme dans mes yeux, je pleure pour toi
Tu me manques tant et le temps passe si vite
Mais bébé, notre amour n’appartient pas au passé

Où que tu sois, j’espère que tu te souviens de moi
Je pourrais parcourir le monde pour te dire « pardonne-moi »
Ton amour était le sang dans mes veines
L’air que je respirais, mon refuge contre la douleur
Ton sourire transformait tout en or
Et maintenant ces souvenirs sont l’encre de mes mots

Tu es le seul à pouvoir réparer mon cœur
Le seul à pouvoir sécher mes larmes
Bébé je serai là, sois-en sûr
Toi et moi, et notre amour en guise d’avenir.

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© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Golden Days

À l’occasion du « calendrier de l’Avent » des éditions MxM Bookmark, j’ai écrit une nouvelle intitulée Golden Days :  elle met en scène Dominic et Ash, les héros de L’or de tes mots, ainsi que leurs amis. Pour ne pas se gâcher les surprises de l’histoire originale, évitez de la lire avant le roman !

Vous pouvez la découvrir en ligne sur le site des éditions MxM Bookmark et/ou la télécharger au format PDF en cliquant sur l’image ci-dessous. Elle est également disponible chez tous les revendeurs d’ebook comme Fnac, Amazon, etc, gratuitement.

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Bonne lecture & Joyeux Noël ! ♥

Bonheur

Les gens courent désespérément après le bonheur, sans comprendre que ce n’est pas quelque chose de durable ni de sûr. Il ne s’acquiert pas, ne dure jamais ; ceux qui attendent d’être heureux et se lamentent de ne pas l’être n’ont rien compris.
Le bonheur ne se mesure pas en semaines ni en mois, encore moins en années.
Le bonheur se compte en secondes, en heures quelques fois.
Il n’est que dans l’instant : dans un éclat de rire, un rayon de soleil… Dans une tasse de thé, une chanson… Dans un baiser, dans une promesse… Dans le temps qu’on passe auprès de ceux qu’on aime ou à donner vie à nos passions.
Tous ces moments éphémères qui réjouissent notre cœur sont le bonheur, et c’est en faisant la somme de ces instants qu’on se rend compte qu’on est heureux.
Ce n’est pas éternel ni constant, mais c’est authentique, intense et précieux.
À quoi bon attendre, à quoi bon se lamenter… L’essentiel est là, avec nous, tous les jours, malgré les épreuves et les difficultés de la vie.
Et ce n’est que lorsqu’on l’a compris qu’on peut vivre de la façon la plus heureuse qui soit.

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© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Missing you

Parfois les gens disparaissent.
Ils étaient présents, à portée du regard et du cœur, et la seconde d’après ils ne sont plus là.
Ils sont toujours vivants pourtant.
Mais ils parlent, sourient et se confient à d’autres personnes ; ils existent quelque part dans le monde, quelque part qui ne fait plus partie de notre vie. Et c’est tellement difficile à accepter…
Alors on pleure, on souffre, on est en colère, puis on essaie de se réconforter en repensant aux moments qu’on a vécus avec ces personnes…
Parce que quoi qu’il arrive, il nous reste toujours les souvenirs. Rien ne peut les effacer, pas quand ces personnes ont tellement compté, même si la vie nous a séparés…
Aimer c’est ne jamais oublier.

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© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Solitude

La solitude fait peur aux gens, la plupart du temps. Alors c’est difficile de leur faire comprendre que certaines personnes l’apprécient.
J’aime la solitude. J’ai besoin de solitude. Pas tout le temps, certes. Parfois j’ai envie de voir des gens que j’apprécie, passer des moments avec eux et me sentir en harmonie avec les autres. Mais la solitude ne m’effraie pas.
J’aime être seule, parce que c’est plus facile.
Je ne veux pas jouer la mégalomane en prétendant que ma compagnie me suffit – c’est loin d’être le cas, surtout quand j’aimerais être n’importe qui d’autre que moi-même. Je ne veux pas non plus être une martyr en prétendant soulager les autres de ma compagnie lorsque je préfère être seule. Ce n’est rien de tout ça.
Je suis bien dans la solitude parce que j’ai le temps de penser, de rêver, de m’évader, de créer. J’ai le loisir de sentir le temps qui passe, d’en comprendre la valeur ; quand je suis seule il me semble arriver à un niveau plus élevé de l’existence.
Et puis, dans ces moments-là, tout est beaucoup plus simple. Je n’ai pas à me soucier du regard ni de l’opinion d’autres personnes, je n’ai pas à m’inquiéter de leurs attentes envers moi ni des miennes envers eux. Je n’ai pas à me dire qu’il faut que je sourie, que je parle, que je participe, sinon ces autres-là ne m’accepteront pas de la même manière.
Alors oui, les choses sont bien plus évidentes dans la solitude. Elle me permet d’être totalement moi-même. D’être libre.
Et je crois qu’on a tous besoin de ces petits moments de liberté pour apprécier l’existence et la traverser en ayant été au bout des choses, sans rien regretter.

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© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

Passé présent & présent passé

On me dit que je vis dans le passé.
Parfois, je le sais, je n’existe qu’à travers des souvenirs et des émotions ou des sensations qui s’y rattachent. Un parfum dans l’air, comme un autre soir de printemps… Une ambiance, feutrée, intense, douce, électrique ; chacune me ramène en d’autres instants… Un air entêtant, une chanson entendue par bribes lors d’un concert ou en attendant quelqu’un… Un goût dans la bouche, sucre ou sel d’une gourmandise dégustée un certain jour qu’on ne voudrait pas oublier… Une photographie figée sur quelques secondes précieuses, un sourire aujourd’hui fané, un merveilleux moment si vite échappé… Tant de détails infimes mais criants de vérité, qui nous rappellent toujours le passé… tant de détails qui nous empêchent d’oublier.
Mais parfois, ne vaudrait-il pas mieux oublier ? Au moins, on n’aurait plus peur de regarder devant soi pour avancer, en laissant le reste derrière. Au moins, on ne serait pas constamment pressés par des courants contraires, les pieds dans le présent, la tête dans le passé et le cœur en pointillés… Au moins, on ne pourrait jamais se lasser de rien, tout serait beau et inédit, une perpétuelle découverte.
On dit qu’il faut vivre l’instant présent, le savourer parce qu’il pourrait être le dernier. Pourtant, l’instant présent s’échappe aussi vite qu’un courant d’air et, le temps d’une respiration, il fait déjà partie du passé. Alors on se retrouve à se remémorer un instant présent déjà révolu, et ce souvenir nous hante même si on ne s’en rend pas toujours compte, parce qu’il reste au fond de nous et qu’il empêche momentanément d’autres de prendre sa place…
Ce qui est certain, c’est que le passé nous rassure : bons ou mauvais souvenirs, on sait qu’ils sont déjà derrière nous, qu’on est heureux d’avoir vécu certains et qu’on n’a plus à craindre d’autres… Ils nous construisent, nous guident, nous font sourire, pleurer, nous empêchent de refaire les mêmes erreurs ou de repartir dans les mêmes directions…
Mais en comparaison, le présent et l’avenir n’en sont que plus obscurs, téméraires, incertains… Qui sait ce qui pourrait se passer juste là, ou bien dans quelques heures, quelques jours ? Le passé a cela de réconfortant qu’on ne peut pas le réécrire, tandis que pour le présent et l’avenir, tout reste encore à faire : des dizaines, des centaines, voire même des milliers de pages à remplir de sentiments, d’expériences, d’émotions, de sourires, de larmes, de douleurs, de battements de cœur…
C’est souvent plus réconfortant de s’enfermer dans un cocon de souvenirs… Jusqu’à ce que vienne ce moment où les couleurs d’un été semblent moins vives que celles du passé, comme si le quotidien les recouvrait d’un voile gris. Il arrive ce moment où tout semblait plus beau, plus grand, plus fort, avant ; juste parce qu’on a oublié de revenir à la réalité, parce qu’on a oublié d’oublier…
Pourtant, je n’ai pas envie d’oublier mes souvenirs, je fais même tout ce qui est possible pour en garder des preuves, des objets, des petits rien qui deviennent beaucoup, témoignages d’instants précieux déjà si lointains… Mais pendant que je fais tout pour me rappeler, le temps continue de filer, et je le perds en essayant de le rattraper…
J’essaie tous les jours de profiter de l’instant présent, et je finis toujours par le ranger aux côtés des moments passés. J’ai déjà tenté d’envisager l’avenir, mais rien ne s’est jamais passé comme je l’avais imaginé. Alors je me raccroche désespérément à tous ces morceaux de vie conservés dans ma mémoire, pour embellir mon présent et avoir moins peur de l’avenir…
Je sais qu’un jour, ils seront trop nombreux pour que je puisse tous me les rappeler et qu’il faudra que j’en oublie ; j’espère ne pas avoir à les choisir, je préfère qu’ils s’effacent d’eux-mêmes sans prévenir. Puis viendra un autre jour, quand j’aurai épuisé tous les instants présents et que j’aurai déjà vécu l’avenir, je deviendrai une fille du passé et j’espère qu’il restera de moi, assez de souvenirs pour qu’on ne m’oublie pas trop vite…

Marcheuse solitaire

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Où va le monde ?

Où va le monde ?
J’aimerais qu’on me le dise. Je ne sais pas si c’est moi qui ne le comprends plus ou si c’est lui qui ne me comprend pas. Mais il y a bel et bien un problème entre nous.
Je ne peux pas faire semblant. Il m’est impossible de prétendre que je vais bien quand je vois tout ce qui se passe autour de moi.
Avant d’aller au bout du monde, il faut se rendre compte que la misère est là, tout près. À chaque coin de rue, au détour de nos routes qui ne font plus que se croiser sans chercher à s’arrêter, sans essayer de se suivre.
Les gens sont devenus indifférents. Ils ne pensent qu’à leur petit confort, se traitent les uns les autres comme s’ils étaient jetables, interchangeables. Je fais partie de cette génération et pourtant je continue à croire, comme à une autre époque, que les choses peuvent être réparées avant d’être jetées. Il suffit d’un peu de volonté, de patience, d’efforts…
Mais les gens n’ont plus le temps pour ça. Les choses vont bien trop vite : ou ça passe, ou ça casse. Et ça vaut pour tous les domaines.
Ils oublient qu’en agissant ainsi, ce ne sont pas seulement les autres qu’ils blessent mais aussi eux-mêmes. Parce qu’on n’est personne sans les autres ; on n’existe pas si personne ne nous voit, ne nous écoute ; et on n’a aucune valeur si personne ne nous aime.
Cela ne gâchera pas notre journée si on prend quelques minutes pour sourire à quelqu’un, lui être agréable ou l’aider, et faire quelque chose de bien. Certes on ne sera pas plus riche, mais certainement pas plus pauvre !
Ça ne coûte rien non plus de se rappeler de certaines personnes, de prendre de leurs nouvelles, d’envoyer un petit mot agréable à un ami ou un membre de sa famille… Ça ne coûte rien mais ça rapporte un instant de bonheur, pour ces autres personnes et pour soi.
J’ai fait toutes ces choses et, pour être honnête, je n’ai pas souvent eu de retours. Ce n’était pas dans ce but mais cela m’a souvent blessée – pourtant je continue quand même à le faire. Il m’arrive d’être égoïste, comme tout le monde, mais je m’efforce d’en prendre conscience et de me rattraper… Et quand je me regarde dans un miroir, je n’ai pas à détourner le regard.
Peut-être que si tout le monde agissait ainsi, il y aurait un peu moins de souffrance et un peu plus de sourires…
Où va le monde ?
Je voudrais croire qu’il ne court pas droit à la catastrophe… Mais tout va mal. Dans nos cœurs, dans les villes et les campagnes, dans tous les pays, dans les airs et même au fin fond de la banquise. La Terre est en train de se révolter et à ce rythme-là, il n’y aura bientôt plus aucun moyen de la stopper.
La société part en vrille, menée en cela par des dirigeants qui ne pensent plus qu’au profit, et des privilégiés trop avares et trop égocentriques pour sacrifier une part de leur fortune à essayer d’arranger les choses.
Ce devrait être à nous, nous qui travaillons, cotisons, payons nos impôts et finalement atteignons difficilement la fin du mois à sauver le monde ? Ce devrait être à nous à faire des dons aux différentes associations, à agir en citoyens responsables, à accueillir les réfugiés, à secourir les malades, à employer le peu qu’il nous reste pour espérer offrir à nos enfants un monde meilleur ?
Bien sûr que nous devons faire tout cela, selon nos propres moyens, mais pourquoi serions-nous les seuls à nous démener alors que ceux qui détiennent la richesse mondiale ne font RIEN, pour la plupart ?
C’est certainement plus intéressant de posséder des villas paradisiaques aux quatre coins de la planète, de conduire des voitures de luxe en portant des vêtements hors de prix, que de s’inquiéter des enfants qui meurent de faim dans le tiers-monde, des personnes qui perdent la vie dans différents conflits politiques et religieux, ou même des espèces animales qui disparaissent de la surface de la terre parce qu’elles n’ont pas pu s’adapter aux changements climatiques… Mais non, ce serait à nous de mener cet immense combat, pendant que d’autres coulent des jours heureux au milieu de leurs richesses…
Je voudrais bien pouvoir changer la situation, je voudrais bien agir dans ce sens-là et ne pas rester impuissante devant ces horreurs mais… comment faire ? Que ce soit moi, toi, lui ou elle, nous avons tous nos propres obstacles, nos propres problèmes, et NOUS NE SOMMES PAS DES HÉROS ! Même si nous avons tous l’opportunité (et le devoir) d’agir à notre échelle, rien ne changera tant que les personnes citées plus haut ne se décideront pas à le faire réellement, elles aussi !
Alors, dites-moi, où va le monde ?
Il faut arrêter de se mentir, à soi-même et aux autres. Tout part n’importe comment, à une telle allure que je me demande encore si la situation pourra être rétablie.
Mais je ne veux pas perdre espoir. Et je ne veux pas laisser à ceux qui arrivent après un monde à la dérive, où maladies, inégalité, conflits et insécurité seront les maîtres-mots.
J’ai mal au cœur quand j’y pense. Vraiment, réellement, sincèrement mal.
Parce que j’ai toujours essayé de voir la beauté des choses, j’ai toujours cru à certaines valeurs comme le respect, l’amour, la solidarité et l’humilité. Je ne veux pas avoir à détourner les yeux devant ces atrocités, ni à fermer mon cœur pour ne plus souffrir…
Non, je veux me battre et faire en sorte que les générations qui suivront n’aient pas à se soucier de ce genre de choses. Je veux me battre pour que nous soyons TOUS libres de VIVRE, d’AIMER, de nous EXPRIMER et de nous ÉPANOUIR sans avoir à craindre l’avenir. Je veux me battre parce que je fais partie de ce monde et que j’y ai ma place, avec mes qualités et mes défauts, comme tout un chacun.
Nous n’avons pas le pouvoir de guérir le monde d’un coup de baguette magique, mais rien ne nous empêche d’agir comme si cela pouvait être le cas. Rien ne nous empêche de nous soucier des autres, de faire un geste pour la planète, et d’améliorer notre quotidien à chaque occasion.
Et puis… l’union fait la force, non ? Alors peut-être qu’en unissant tous nos espoirs et tous nos efforts, rien n’est perdu. Peut-être qu’ensemble, nous pouvons œuvrer pour la plus belle des victoires : conserver notre Humanité.

© OPHÉLIE PEMMARTY – TOUS DROITS RÉSERVÉS

Fan

Il est là, le moment. Celui que tu as attendu pendant des semaines, des mois… peut-être même des années. Pendant tout ce qui a été ta vie jusque-là même si tu n’en avais pas conscience.
Au départ c’était presque rien.
Une chanson. Une voix. Un visage… Et puis sans trop savoir comment, sans trop savoir pourquoi, c’est devenu une partie de toi. Peut-être que cette partie-là était vide avant. Peut-être qu’elle attendait juste la bonne chanson, la bonne voix, le bon visage, pour être enfin comblée.
Et puis les chansons se sont succédé. La voix et le visage sont devenus une personne bien réelle dans ton existence. Un idole. Il a pris une place que d’autres ne comprennent pas, ne comprendront jamais.
Parce que cette voix, ce visage, te parlent plus que certains de tes proches parfois. Parce que devant ce regard tu as l’impression d’être compris, au son de cette voix tu as l’impression d’être consolé, et parce que d’une certaine façon tu sais que ton idole ne t’abandonnera jamais.
Et depuis qu’il est là, tu n’es plus tout à fait seul.
Tu as passé des heures à écouter. Seul dans ta chambre. Ou dans un bus, un métro ou un train, écouteurs sur les oreilles. À fond dans le salon en dansant comme si plus rien n’existait autour. Parce que la musique rend libre.
Tu les connais par cœur, toutes ces chansons. Tu pourrais refaire chaque intonation, chaque note, chaque accord. Et pourtant à chaque fois que tu les écoutes c’est la même passion au fond de toi, un pincement au cœur – un peu comme quand on tombe amoureux pour la première fois.
On te dit que tu vas te lasser, qu’un jour tu en auras marre, que c’est juste une passade. Mais toi tu sais que non. Tu sais que ce que tu ressens, là, ce n’est pas près de s’arrêter. Et de toute façon tu ne veux pas que ça s’arrête. Parce qu’avec cette sensation, c’est comme si tu vivais plus fort.
Alors tu laisses parler. Ce n’est pas grave s’ils ne comprennent pas. Quelque part par là, il y a forcément d’autres personnes qui vivent la même passion, qui partagent ces émotions. Alors même si tu ne les connais pas, il y a quand même ce sentiment d’appartenance. Qui finalement te rapproche des autres, de tous ces inconnus dont tu ignorais l’existence avant, mais qui sont quand même là.
Tu ne te doutes pas au début que tu vas peut-être rencontrer des personnes formidables dans cette foule d’anonymes. Pourtant un jour ça arrive. Tu ne t’y attends pas et soudain, tu as trouvé des amis plus importants que ceux que tu aurais pu avoir avant, qui te comprennent sans chercher à le faire, qui t’acceptent sans avoir besoin de le faire.
Et ta vie continue de changer. Chaque jour. À chaque nouvelle chanson. Jusqu’à ce fameux moment que tu as attendu si longtemps, qui va basculer ta vie tout entière.
Le premier concert.
En une journée, tu as l’impression d’expérimenter toutes les émotions possibles et imaginables. Et tu sais déjà que tout ça restera gravé en toi, quoi qu’il se passe ensuite.
Il y a l’attente, longue et pénible et délicieuse en même temps. Il y a les rencontres, sources de rires, d’effusions et de battements de cœur frénétiques. Il y a aussi ce moment stupide où tu te rends compte que tu es déjà épuisé, mais que tu sais que ton corps obéira parce que c’est ton cœur qui le fait avancer.
Il y a l’ouverture des portes. La précipitation jusqu’à te retrouver dans la salle, jusqu’à voir la scène de tes propres yeux, enfin. L’attente à nouveau ; quand les secondes semblent s’étirer éternellement alors que tu es déjà à bout. À bout de nerf, à bout de souffle, à bout de forces…
Par moments tu ne sais plus si tu te trouves vraiment là, si ce n’est pas juste un rêve de plus. Et puis tes muscles douloureux te rappellent que c’est réel. Et ça te soulage. Parce que tu échangerais bien un milliers de rêves pour quelques heures de cette réalité.
Enfin les lumières s’éteignent… Le vacarme autour de toi devient plus sourd, étouffé par la tension qui règne dans la salle entière. Elle est palpable, électrisante. Comme un souffle qui survole le public, préambule de tout ce qui éclatera sur la scène dans quelques minutes… dans quelques secondes…
Les dernières sont les plus difficiles. Quand l’intro est lancée, que tu sais que les artistes sont là, si proches. Plus qu’ils ne l’ont jamais été jusqu’à présent.
3… 2… 1…
Et là tu ne comprends plus rien. Tu as oublié tout ce qui s’est passé jusqu’à maintenant et comment tu es arrivé là. Ça n’a plus aucune importance parce que tu le vois enfin.
Ton idole. Devant tes yeux. C’est son visage et son corps que tu vois, c’est sa voix que tu entends. Pour de bon. Et c’est tellement surréaliste que pendant quelques minutes, tu n’oses tout simplement pas y croire.
Il est comme tu l’attendais et encore mieux. Tu as beau le connaître par cœur, tu as beau avoir contemplé des centaines de photos et visionné autant de vidéos, il est quand même un peu différent.
Tu reconnais ses sourires, ses attitudes. Tu sais exactement quelle expression il a quand il chante, quels mouvements il peut faire, quelles intonations il va prendre. Mais pourtant tu as l’impression de le redécouvrir quand même.
Ça te tort le ventre de le voir comme ça. En vrai.
Tu as le cœur qui bat tellement fort et tellement vite qu’il va peut-être finir par exploser. Tes mains tremblent, ton souffle est court ; tu as l’impression d’être au milieu d’un vertige et scotché sur place en même temps. Mais bizarrement c’est la meilleure sensation que t’aies jamais connue.
Et à partir de là tout passe beaucoup trop vite. Comme si le temps voulait lui-même rattraper sa fuite, après avoir traîné si longtemps.
Tu ne t’en rends pas compte, parce que tu vis chaque seconde comme si c’était la dernière – avec dans un petit coin de ta tête cette idée effrayante que, quoi qu’il arrive, il y aura une dernière seconde.
Tu chantes, tu souris, tu tapes dans tes mains, tu cries, tu pleures parfois… les émotions sont les mêmes que celles que tu avais dans ta chambre, en solitaire. Sauf qu’elles sont multipliées par mille et que tu les partages avec des centaines de personnes ; un moment de communion que tu ne connaîtras nulle part ailleurs.
Tu es enivré, évadé, impressionné, bouleversé, passionné… Il t’est impossible de ressortir indemne d’un moment comme celui-là. Parce que si tu as patienté des semaines, des mois, et peut-être des années avant de le vivre, tu n’avais jamais cru qu’il serait à la mesure de cette interminable attente.
Alors qu’il l’est. Il va même au-delà de tes espérances. C’est juste le plus beau moment de ta vie. Tu en connaîtras d’autres, dans des contextes différents. Mais à cet instant précis, rien ne peut surpasser ce que tu es en train de vivre.
Tu écarquilles les yeux pour ne rien manquer du spectacle, en espérant de toutes tes forces que chaque fraction de seconde restera gravée dans ton cœur.
C’est ce qui arrive d’ailleurs. Parce que dans cette salle, devant cette scène, là où tu vois ton idole pour la première fois, tu abandonnes une petite partie de toi. Les souvenirs la remplaceront et t’accompagneront, mais ce bout de toi restera là. Invisible entre les lumières. Anonyme au milieu d’autres. Et éternel tant qu’il y aura quelqu’un pour s’en rappeler.
La dernière chanson arrive finalement. La dernière note, le dernier mot.
Tu voulais que rien ne s’arrête mais tu sais bien que rien ne dure, il faut faire avec.
Tu regardes ton idole, tu l’admires, tu le contemples, et ce jusqu’à l’infime moment où il va finalement disparaître de ton champ de vision. Même après tu le cherches encore un peu des yeux, parce que tu t’étais habitué à le voir ainsi et que son absence te pèse déjà.
Tu sais que c’est fini mais tu ne t’en rends pas encore compte. Tu te sens un peu sonné, c’est dur de rouvrir les yeux sur la réalité. Alors tu ne fais rien pour sortir de cette étrange extase… Peut-être que tant qu’elle durera, elle tiendra la douleur à distance.
Oui, tu sais que la douleur viendra, en même temps que le manque.
C’est le problème quand on vit un moment si fort. Quand certaines choses qui sont simplement agréables pour d’autres sont devenues intenses pour toi. Mais tant pis. Un peu de chagrin vaut bien ce bonheur incroyable qui baigne encore chaque partie de ton cœur, de ton esprit, de ton corps. Il sera sans doute suffisant pour supporter « l’après ».
Quand tu quittes la salle, quand tu te retrouves seul, quand tu rentres chez toi et que tu te réfugies dans ton lit parce que c’est le seul endroit où tu as encore envie d’aller… tu sais que cet « après » a commencé.
Alors tu fermes les yeux pour tout revoir dans ta tête. Tu entends encore la musique, parce que le battement dans tes oreilles ne s’est pas éteint. Tous les muscles de ton corps te font mal mais tu apprécies chaque douleur parce qu’elle ne fait que témoigner de l’intensité de ce que tu viens de vivre.
Et tu commences à comprendre que quelque chose a changé au fond de toi. Tu ne saurais pas dire quoi exactement, mais quelque chose est différent. Tu le sens, et ça te plaît.
Tu ne sais pas si ça restera, si ça durera. Mais à ce moment-là rien n’est plus précieux que ce que tu as vécu. Rien ne l’effacera jamais. Aussi longtemps que tu vivras, même après les meilleurs et les pires instants que tu pourras connaître, il restera toujours cette lointaine sensation au fond de toi…
Celle d’être fan.

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

Être deux

Un seul regard, un coup d’œil échangé au hasard, tout commence. Les pensées incessantes, les souvenirs de ce premier instant qui semblent même dépasser le présent. Cette envie de se revoir, la magie des premiers mots et des premiers sourires… Le cœur qui bat trop fort, les mains qui tremblent, le souffle coupé. Le temps de se comprendre, de ne plus comprendre, d’espérer au-delà de tout pour que ce premier devienne le début d’une longue histoire.
Et puis ce besoin qui commence tout bas, cette hâte qui s’invite pas à pas. Les jours illuminés par une autre intensité, les nuits réchauffées par cette future intimité. Le premier baiser, plus fort que tout ce qui pourrait exister… Suivis de tant d’autres, toujours plus délicieux, toujours plus savoureux. Jusqu’à se demander comment on avait pu vivre avant, vivre sans.
Les jours, les semaines qui défilent, portés par ces découvertes… Jusqu’à ce moment unique où l’on est enfin prêt à aller plus loin. Avec la certitude d’avoir attendu toute une vie juste pour ça, pour toute une vie au-delà. Et quand tout commence enfin, oublier le reste du monde, et même les lendemains, puisque plus rien ne compte.
Cet instant précieux, parfait, juste avant le baiser. Quand les lèvres s’effleurent presque, de loin, encore inconscientes de ce qu’elles vont découvrir. Encore innocentes des plaisirs à venir. Les souffles à peine retenus, juste quelques secondes suspendues à des battements de cœur. Les regards qui n’osent se croiser, timides. Et cet infime moment où la distance s’abolit enfin pour goûter, se savourer. La douceur feutrée des mains qui se cherchent, des caresses encore sages.
Le désir naissant dans l’obscurité, prêt à ouvrir les portes d’un autre monde, d’un autre univers. Le silence, qui exprime plus que les mots, quand les sensations prennent le pas sur les impressions. Les paupières fermées qui accueillent la nuit et l’envie, entre deux frémissements…
Les peaux nues l’une contre l’autre, électrisées. Des sourires et des murmures à l’oreille, rien de plus, car rien ne saurait troubler ce moment. Et puis devenir l’un, devenir l’autre, ne plus s’avoir où tout s’arrête vraiment… comme un seul corps pour deux âmes sœurs.
Les regards brûlants de désir, perdus dans le plaisir, lèvres entrouvertes sur des soupirs… Et quand tout s’évanouit et qu’il ne reste que la tendresse, que les promesses ; contempler l’avenir, à deux, en se disant que rien ne pourrait être mieux.
Les mois, les années qui s’enfuient et s’oublient dans l’éternité, au fil des souvenirs qu’on ne voudrait surtout pas oublier. D’abord l’amour naissant, la folie et l’urgence des premiers instants. Puis on apprend, avec le temps, la confiance, les habitudes, jusqu’à cette certitude de ne plus jamais être seul.
Deux regards tournés dans la même direction.
Deux mains enlacées qui se soutiennent, qui caressent, qui effacent, qui créent, qui réconfortent, au hasard des tourments.
Deux sourires qui n’auraient jamais existé de cette façon s’ils ne s’étaient pas un jour adressés l’un à l’autre.
Deux corps qui vivent, qui rient et qui pleurent, avec à l’intérieur deux cœurs qui espèrent et qui battent sur le même rythme.
Deux êtres qui se sont réunis et unis, pour partager ce qu’il reste de plus précieux en ce monde, si fort et pourtant si fragile…
Deux personnes qui s’aiment, tout simplement.

Love Always Wins

 

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

Mots Brisés

Le recueil est disponible depuis le 1er juin ! Pour vous l’offrir, en version dédicacée, toutes les infos sont ici : Mots Brisés.

« Et aujourd’hui ou demain
Cœur et âme dans la poussière
Je reconstruirai tout de mes mains
Entre l’ombre et la lumière »

J’ai hâte de partager mes poèmes avec vous !

Bonne journée 🙂

N’oublie pas

Quand tu verras le jour, n’oublie pas de respirer, même s’il n’y a plus beaucoup d’air pur. N’oublie pas d’ouvrir les yeux, sans forcément croire à tout ce que tu verras. On peut choisir de regarder et choisir de voir, comme on peut décider de rester aveugle ou bien de lire entre les lignes. Mais fermer les yeux n’est pas la meilleure façon de survivre.
N’oublie pas de sentir les odeurs, les saveurs et les sensations, tout ce qui pourrait se rattacher à des souvenirs. N’oublie pas de toucher, de laisser le monde glisser sur tes doigts, s’engouffrer sous ta peau, pour laisser une infime trace de toi. N’oublie pas de goûter, d’aspirer l’arôme de la vie qui a imprégné tes lèvres et qui s’effacera au rythme du temps qui passe.
N’oublie pas de parler, de chanter et de rire, sans pour autant ignorer le silence. N’oublie pas d’entendre et surtout d’écouter, c’est comme ça qu’on apprend et qu’on retient. N’oublie pas de sourire, même si tu as mal, tu auras l’impression que tout est plus facile.
N’oublie pas d’être heureux, car c’est possible parfois, ça t’aidera à passer tous les mauvais moments. N’oublie pas d’être honnête, au moins avec toi-même. N’oublie pas d’espérer, puisque les jours qui passent nous donnent toujours plus de bonnes ou de mauvaises raisons de le faire.
N’oublie pas de pleurer, de chagrin ou de joie, car tes larmes t’aideront toujours à aller de l’avant. N’oublie pas de créer, même si personne ne t’admire, parce que c’est le début de la liberté. N’oublie pas de te dire que rien n’est jamais acquis, et qu’il faudra te battre, car il y a forcément dans le monde quelque chose ou quelqu’un qui en vaut la peine.
N’oublie surtout pas d’aimer, mais tu sais, ça ne sera pas la chose la plus facile. N’oublie pas de rêver, car cela, personne ne pourra jamais l’arrêter. N’oublie pas de dire adieu, aux autres parce que la vie sépare bien des routes, et à toi-même car tu ne cesseras jamais de changer.
N’oublie donc pas de vivre, à chaque seconde, chaque minute, envers et contre tout. N’oublie pas de survivre si tu en es à ce point, je sais que la vie n’est pas toujours tendre mais tu sais, ce serait sans doute trop facile d’abandonner. Même si tu as peur, même si tu souffres, vis encore et toujours plus fort, parce que tout passe toujours trop vite et que les souvenirs peuvent disparaître avec le temps.
N’oublie pas de vivre, d’exister et de croire, et quand tu auras fait tout ça… Essaie de ne pas m’oublier.

 
© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

Et si la belle était la bête…

Et si la belle était la bête, comme ça, sans rien faire, sans rien dire à personne.
Un sourire donné au monde, pour masquer la laideur ou bien la douleur ; un sourire qui ne serait qu’une image, qu’une illusion, qu’un mensonge. Mais on pourrait y croire, on pourrait se dire que le bonheur est là, dans ce visage d’ange, dans ces yeux rêveurs…

Et si la belle était la bête, juste un soir ou un matin, des jours sans suite et sans lendemains.
Une peau veloutée, qui attirerait les caresses, les baisers, irrésistiblement. Une peau veloutée sous de longs cheveux qui cacheraient l’horreur, qui cacheraient la blessure, qui cacheraient les tourments. Toutes ces cicatrices, que le temps a causées, à force d’ignorance, de regrets et de secrets. À force d’espérer quand tout est déjà perdu, à force d’aimer sans aucune retenue, à force de souffrir et de se punir.

Et si la belle était la bête, dans l’ombre ou dans la lumière, une apparence éphémère.
Une main fine, que l’on voudrait toucher, serrer, embrasser. Une main si douée pour les créations, impitoyable dans la punition. Une main qui viendrait se poser sur les yeux, pour ne plus jamais voir, ou qui viendrait détruire les derniers restes d’espoir ; qui essuierait une larme ou qui prendrait les armes. Une main qui viendrait refermer la blessure, ou l’approfondir encore, comme une déchirure. Une main déjà usée par tous ces chagrins, mutilée par le destin.

Et si la belle était la bête, au détour d’une vie ou d’une poésie.
Un cœur qui se battrait dans le silence, loin des rires, des rêves et des amoureux… Puisqu’un cœur sans chagrin est un cœur malheureux. Un cœur qui battrait, rempli d’absence, à cause des promesses effacées et de tous ces mots brisés. Un cœur qui espèrerait et lutterait contre la peur, qui chercherait la lumière en décomptant les heures ; mais un cœur qui saigne jamais ne se meurt.

Et si la belle était la bête, la tête haute mais à genoux.
Un regard perçant dans ce monde flou.
La souffrance et pourtant l’espoir jusqu’au bout.

Et si la belle était la bête, au fond, elle serait simplement comme nous.

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

 

Ce texte a été inspiré par la création d’Ophélie, alias Méridian, alias une talentueuse graphiste qui a signé, entre autres, les couvertures des Somnambules (tomes 1 et 2) ainsi que celle de la réédition de La Croisée des Âmes. Allez visiter son site en cliquant sur l’image !

 

 

Coeur de Papier

Tu ne bats plus, tu ne vis plus vraiment. Tu n’existes qu’à travers des mots qui viennent de tout et de toi. Qui parlent du monde, de la vie et de la mort. Qui expriment des sentiments, des sensations et des idées. Mais toi, tu ne bats plus. Parce que ce n’est pas du sang qui t’irrigue, mais de l’encre. Celle de tes maux, de tous ces vœux qui se réalisent parfois ou demeurent à jamais des rêves.
Tu n’es qu’un cœur de papier. Chaque lettre que l’on trace te laisse une blessure à vif, que même le temps ne parvient pas toujours à guérir. Mais à chaque fois qu’on te lit, tu te renforces et tu renais, pour continuer encore plus loin. Même si tu n’es qu’un cœur de papier, usé, déchiré, rapiécé. Qui s’envole au gré des vents, au fil du temps. Que l’on peut ranger dans un tiroir en attendant le jour où l’on aura à nouveau besoin de toi.
Tu étais lisse et vierge, à tes débuts. Étendue immaculée, dénudée, stérile. Et puis on t’a donné la vie, on t’a fait connaître le bien, mais aussi le mal, puisque l’un ne va pas sans l’autre. On t’a confié des secrets, des histoires, des légendes. Et tu les as si bien gardés, cœur de papier, que tous ces mots, toute cette encre, ont fini par t’empoisonner.
Pourtant tu n’es pas condamné, tu sais. Ce fardeau que tu portes ne s’allègera pas, mais il fait de toi quelque chose d’unique, d’infiniment précieux. Tu portes en toi la poésie du monde. Tous ces mots que l’on chuchote et qui se brisent dans le silence, qui échouent sur la rive d’un monde au conditionnel, tu as su les recueillir, les aider, les aimer, pour qu’ils ne se sentent plus jamais seuls. Tu as su en faire quelque chose de beau. De l’espoir.
Parfois, on prend un petit bout de toi, on le plie soigneusement et on l’envoie à quelqu’un d’autre, qui en avait besoin. Comme si tu étais infatigable, inépuisable. Mais tu sais, cœur de papier, il faut quand même prendre soin de toi. Parce que tout le monde ne le fera pas. Parce qu’il y aura parfois des mots méchants, qui ne cherchent qu’à blesser, et qui se graveront pour longtemps dans ta mémoire.
Prend aussi garde aux larmes, parce qu’elles pourraient diluer l’encre de tes veines et effacer toute une partie de ton histoire. Elles pourraient même te noyer, si tu n’y fais pas attention. Les promesses sont également dangereuses, surtout si elles ne sont pas tenues. Assure-toi bien que ce ne soit pas des paroles en l’air. Et si c’est le cas, fais tout ce que tu peux pour les attraper, saute le plus haut possible et attache-les soigneusement avec certains de ces mots comme « sincérité » et « honnêteté ». D’ailleurs, ils te seront aussi utiles si tu venais à croiser des mensonges, pour leur faire cracher la vérité. Mais il n’y aura pas que du mauvais, tu le sais. Tu vas rendre beaucoup de gens heureux, tu vas les faire rêver, les aider.
Cette vie ne sera pas de tout repos, j’en conviens. C’est une mission bien difficile, pour quelque chose d’aussi fragile. Après tout, tu n’es qu’un cœur de papier tout froissé, tout tâché, noirci de tous ces mots brisés que tu as su reconstruire. Mais même un cœur blessé peut continuer à exister, tu sais. Tant qu’il y aura des mots, tant qu’il aura des rêves, tant qu’il y aura cet espoir que tu contribues à créer et partager, tu ne pourras jamais disparaître.
Compte sur moi, cœur de papier. Je continuerai à t’écrire jusqu’à mon dernier souffle, jusqu’à cet ultime instant où la vie ne voudra plus de moi, où les mots m’abandonneront. Je continuerai chaque jour à t’écrire, cœur de papier. Puisque c’est toi qui m’a sauvée.

Coeur De Papier (Violet 2)

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

L’Artiste

Le moment est arrivé. Je le sens en moi. La peur et le trac ont laissé la place à l’évidence, à la certitude. Je suis prêt. Je le sens tout autour de moi. L’air est différent, à présent, teinté de tous ces espoirs qui attendent, de tous ces souffles retenus. La frénésie est palpable, électrisante.
Je vois le rideau onduler presque imperceptiblement, loin devant moi. L’obscurité m’enveloppe, telle une caresse légère, à la fois enivrante et apaisante. J’ai besoin d’elle pour entrer dans la lumière, comme j’ai besoin du silence qui portera les premières notes. Une fraction de seconde s’écoule et je m’élance, sans hésiter.
J’ai l’impression d’être seul sur la scène. Je vais devoir l’habiter, la colorer, la faire résonner. Lui donner vie, pour quelques heures.
Le rideau s’écarte inexorablement. Je retiens mon souffle à mon tour. Au-delà, l’obscurité n’est plus la même. Elle est mystérieuse, inconnue. Je dois l’apprivoiser chaque soir.
Je sais que maintenant, j’ai juste le temps de fermer les paupières, les rouvrir. Les premiers accords retentissent et s’envolent, la lumière jaillit du néant et m’inonde. J’oublie le reste du monde, j’oublie tout ce qui n’est pas cette scène et ce public qui m’attend. Et je chante.
Dès les premiers mots, les premières phrases, je sens la passion couler dans mes veines, réveiller mon cœur, mon corps et mon esprit. Les trois s’accordent alors pour une union parfaite, comme une renaissance. C’est ça, j’ai l’impression de renaître à chaque fois que je monte sur scène.
Comme si le reste du temps, je n’étais plus tout à fait moi, plus tout à fait vivant. Mais j’ai besoin de ce contraste pour exister, pour trouver la force d’avancer, pour m’inspirer. J’ai besoin de cette opposition pour revenir dans l’ombre, dans le secret, et pour retrouver chaque soir mon authenticité et ma vérité.
Ma vie entière est sur la scène, mais je suis le seul à la voir. Je la chante et je l’explore pour la partager avec toutes ces personnes qui sont venues m’écouter. C’est grâce à elles que je suis là. Sans public, je ne serai rien d’autre qu’un inconnu, habité de musique et de mots, porté par l’espoir de quelque chose de plus beau, de plus grand.
Car l’ultime vérité de l’Artiste est là. La musique prend vie dès lors qu’on l’écoute, que l’on s’imagine avec elle une histoire, qu’on la laisse effleurer notre cœur et nous faire rêver. Les mots n’ont de sens que s’ils sont lus, que s’ils suscitent ces émotions invisibles qui pourront nous toucher et nous porter au-delà du réel, dans un univers de poésie et d’accomplissement.
Je ne suis que le messager de ces Arts. Je ne les ai pas choisis, ce sont eux qui sont venus à moi et qui ont fait de moi ce que je suis. Je les ai laissés m’envahir, me façonner, me dompter. Je les ai nourris de mes peines et de mes peurs, de mes espoirs et de mes prières. Je les ai laissés guider ma main, faire parler mon cœur, pour trouver les accords et les mots. Je leur ai offert ma vie comme on offre son âme au diable, sans possibilité de retour.
Ils seront toujours là, quelque part en moi. À me chuchoter des secrets, à m’entêter de tout ce qui a été fait et de tout ce qu’il reste à faire. À me faire vivre dans un monde semblable au vôtre, mais un peu différent. Et maintenant qu’ils m’ont guidé là, jusqu’à vous, je suis devenu à la fois maître et esclave.
J’ai besoin du public comme il a besoin de moi. J’ai besoin de vos espoirs, de votre admiration, autant que vous désirez ma voix, ma présence et mon regard. J’ai besoin de savoir que vous êtes là, que vous m’avez attendu, pour y puiser ma force, comme vous êtes dépendant de chaque mot, de chaque sourire qui me rend plus proche de vous. C’est une harmonie parfaite, une communion sans cesse renouvelée.
Voilà tout ce que je vous dis quand je chante, quand je joue et quand je danse, quand je vous offre ces chansons qui sont les reflets de mes joies et de mes douleurs. C’est ma façon de vous remercier, de vous rendre tout ce que vous me donnez.
Et peu à peu, les minutes puis les heures défilent, la fin s’approche. J’entends déjà le silence qui revient, porté par vos clameurs et vos applaudissements qui me vrillent le cœur, qui résonnent au fond de mon âme. Je sens déjà le vide renaître autour de moi et en moi, trainant derrières lui les ombres impitoyables qui étouffent les lumières.
Tout est passé trop vite, une fois de plus. Mais seul l’éphémère est éternel. Parce qu’il nous a offert ces instants trop intenses pour être oubliés. Parce que l’on se souvient plus longtemps des surprises, de l’inattendu, de l’unique, que de tout le reste. Peut-être suis-je aussi éphémère.
Car à présent le rideau tombe, aussi discrètement qu’il s’était levé, et il me sépare de vous. Je garde en mémoire vos sourire, vos regards, vos acclamations ; qui se perdent dans un souvenir presque flou. Un peu de vous pour moi.
Le rideau tombe et ramène l’obscurité. Je reste immobile un instant, dans le silence, dans le noir. Je suis toujours l’Artiste, et je suis toujours l’homme. Mais une part de moi est restée là-bas, sur scène, dans la lumière. Un peu de moi, pour vous…

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

Écrire

Un jour, il m’est arrivé quelque chose d’exceptionnel. Peut-être que c’était là, en moi, bien caché, et que cela attendait le bon moment. Peut-être que sans certaines douleurs, certaines épreuves, je n’aurais jamais su ce que je gardais au fond de moi. En tout cas, un jour, je me suis mise à écrire. Pas une lettre ou n’importe quoi du même genre, non, j’ai écrit des mots et des phrases pour former un texte, pour transmettre une idée, une émotion, pour enfin donner un sens à ma vie. Je ne savais pas où cela me mènerait, ce n’était que des balbutiements, mais j’avais enfin l’impression d’être à ma place.
J’avais toujours eu un penchant pour la lecture, les mots, l’imaginaire, mais jamais je n’aurais cru être capable d’écrire. Quand les mots s’invitent dans notre vie, et dans notre cœur, il suffit de leur donner ce qu’ils veulent : une plume, et un peu d’imagination…
On n’écrit pas comme ça, sans savoir, c’est souvent la douleur qui fait qu’on écrit et plus tard, les mots nous guérissent. Il faut surmonter des souffrances, se poser tant de questions qu’au final les seules réponses que l’on trouve viennent par l’écriture. Ça n’a rien de facile. Ça l’est peut-être pour certaines personnes, mais pas pour moi. Même si c’est devenu aussi vital et essentiel que l’oxygène, je sais qu’à chaque fois que je reprends la plume, mes doutes et mes peurs reviennent.
Écrire est ma passion et c’est aussi devenu ma vie, avec tous les sacrifices que cela implique. Écrire c’est être seul en pensant aux autres, à la meilleure façon de les faire rêver, de les faire aimer. C’est savoir imaginer d’autres vies pour s’échapper du quotidien, au risque de ne plus pouvoir se satisfaire de la sienne. C’est en même temps un bonheur et une douleur, un rêve et une réalité, comme une transe pendant laquelle notre corps obéit à notre imagination. Ce n’est pas seulement coucher ses mots sur le papier, c’est les imaginer, les choisir, leur donner un sens et une vie.
Écrire c’est aussi se découvrir, c’est chercher au plus profond de soi des vérités que l’on n’oserait parfois pas admettre, c’est révéler aux autres nos pensées, nos sentiments.
Écrire. Le mot à lui seul est plein de promesses, d’espoir, de douleur. Quand on lui a permis d’entrer dans notre vie, il n’y a aucun retour possible, il sera toujours là, au fond de nos yeux, au creux de nos mains, dans chaque battement de cœur. Il rimera toujours avec solitude.
À partir du moment où l’on commence cette aventure, les mots deviennent le centre de notre vie. Il faut les apprivoiser, les dompter, les laisser nous faire du bien et du mal, devenir leur maître et aussi leur esclave.
Je ne pensais pas qu’écrire représentait tant de choses, au début. Mais au fil du temps, j’ai appris à reconnaître les sensations exaltantes que cela permet de ressentir. La fascination quand une idée naît et grandit. L’excitation quand les mots viennent, presque comme par enchantement, du fond de mon cœur au bout de ma plume. La peur de ne pas réussir à être digne d’eux. Le vide que cela laisse en moi quand je cesse d’écrire.
Parce que, tel un monstre au visage d’ange, l’écriture dévore mes émotions, chaque joie, chaque doute, chaque peine, pour former des phrases qui aient un sens. Elle me laisse vide de tout, m’obligeant à me reconstruire, à chercher frénétiquement d’autres choses, d’autres plaisirs et d’autres souffrances, dans lesquels je pourrai puiser cette énergie vitale qui nourrira mon inspiration.
L’écriture est mon exutoire, ma catharsis, mon enfer personnel et mon paradis idéal. C’est toute ma vie et pourtant, ça ne suffit pas. Car si je ne vis pas autre chose, je n’ai plus rien à écrire. Parfois, on est à un point où on a épuisé sa vie à vivre, et les mots viennent sans difficulté pour libérer toutes ces émotions, l’encre de nos veines.
Mais quelques fois, après avoir épuisé sa vie à écrire, l’inspiration devient capricieuse. Il ne faut pas se forcer ni se désespérer, même si c’est dur. Il faut attendre que revienne l’instant, vivre et regarder les autres le faire, écouter la rumeur du monde, voir de nouvelles choses, aimer, grandir, souffrir, sans oublier ses rêves. Sans oublier de rester un peu enfant. Cette facilité revient, le jour où on est à nouveau prêt à l’accueillir. Il suffit de faire le vide autour de soi, de réapprendre la solitude, d’accepter que ça ne sera peut-être pas aussi simple, pas aussi évident qu’avant… Mais les mots reviennent toujours.
Je n’écris pas seulement pour me guérir, mais aussi pour me souvenir. Chaque moment que l’on vit à une importance, et il y a certains sentiments, certaines pensées qui méritent qu’on les garde en mémoire, autrement que par de simples souvenirs. J’écris pour donner un peu de poésie à certains instants qui peuvent rendre notre vie meilleure, à condition qu’on sache les apprécier. J’écris pour rêver et faire rêver, pour dire ce que je pense et que je ressens vraiment.
Il n’y a qu’en écrivant que je peux être celle que je suis réellement. C’est mon refuge, un monde imaginaire qui me correspond, où je suis en sécurité. Je n’ai pas peur d’être jugée, j’écris ce dont j’ai envie même si ça ne pourra jamais plaire à tout le monde. Je ne suis pas là pour faire l’unanimité, mais pour laisser une trace, un souffle, des petits bouts de moi que seuls les mots peuvent décrire. Je vis et j’écris pour ne pas être oubliée, et surtout, pour ne pas oublier…

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

Tourner la page

Tourner la page
Continuer à avancer
Traverser les âges
Laisser les mots danser
S’échapper d’une cage
Libérer ses pensées.

Écrire une autre histoire
Pour se réinventer
Ne pas cesser de croire
Tout est à sa portée
Chasser les idées noires
Rien n’est à regretter.

Toujours aller de l’avant
Sans oublier le passé
Et laisser souffler le vent
Il saura quoi effacer.

Emporter les souvenirs
Et ne plus jamais se cacher
Pour construire un avenir
Qui ne peut être gâché.

Regarder vers le ciel
Et dans cette éternité
Chercher encore l’essentiel
Pour trouver sa vérité…

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés

Innombrables mais uniques

Une petite chambre plongée dans l’obscurité. La fenêtre grande ouverte accueille la nuit. Le bleu sombre du ciel, estival, parsemé d’étoiles indolentes. Elles dominent le monde, déesses de la nuit. Elles veillent sur lui jusqu’à la naissance de l’aube, elles patientent. Silencieuses. Elles écoutent la rumeur endormie qui monte de la terre. Elles admirent ces vies qui passent, ces destins qui se lient et se séparent, à la vitesse d’un éclair pour elles qui sont éternelles. Tout va trop vite pour qu’elles comprennent. Et pourtant, tout semble parfois si lent, au milieu de la nuit. Comme suspendu dans le vide. Hors du temps.
Une petite chambre plongée dans l’obscurité. La fenêtre grande ouverte laisse entendre le crissement régulier des grillons, le doux roucoulement de quelques oiseaux nocturnes. La nuit est paisible. Bercée de certitudes. Comme si rien de mauvais ne pouvait arriver à cette heure-là. Une brise tiède agite les branches des arbres, fait bruisser les feuilles et les brins d’herbe. Le monde se pare de toutes les déclinaisons de gris, de noir et de bleu sombre. Les ombres ne cachent pas la peur. Elles ne dissimulent que des secrets, ceux que l’on se murmure le soir juste avant de s’endormir. Pour se rassurer. Pour se dire qu’on ne pourra jamais oublier.
Une petite chambre plongée dans l’obscurité. La fenêtre grande ouverte s’offre à l’immensité. Comme toutes les autres, à perte de vue. Partout dans la nuit des maisons, des petites chambres, des fenêtres. Rendues identiques par les lueurs incertaines et les ombres confiantes. Des millions d’ouvertures comme de grands yeux sombres. Qui observent et l’extérieur et l’intérieur, et les murs et le ciel, et la vie et la mort. Jusqu’à cet endroit précis, de l’autre côté de la terre, où le soleil brille de tous ses feux. Où les uns s’affairent, pendant que les autres dorment. Des milliards d’existences qui se côtoient, séparées par la distance. Par le jour et la nuit. Qui respirent pourtant au même rythme.
Une petite chambre plongée dans l’obscurité. La fenêtre grande ouverte invite la lune à poser un regard indiscret sur ses occupants. Le lit défait, au milieu. La pâleur des draps éparpillés se découpe contre le noir. Sur le lit, deux corps enlacés. Nus. Éclairés par des ombres lunaires. Leurs courbes s’unissent et se séparent avec grâce, comme si chacun était le prolongement de l’autre. Visages paisibles, paupières closes. La respiration lente et régulière. Ils se sont aimés. Puis ils se sont endormis, bercés par la nuit, caressés par la brise tiède et la lueur des étoiles. Eux aussi ont leurs secrets. Ils coulent dans leurs veines, se cachent sous leur peau. Peut-être ne se les avoueront-ils jamais l’un à l’autre. Peut-être garderont-ils chacun une infime part d’eux-mêmes dissimulée au fond du cœur. Intimes mais pourtant étranger. Amants sans être âmes-sœurs. Mais au fond, qui peut le savoir ? Qui peut réellement comprendre ce qui se passe entre eux ? Personne. Personne d’autre qu’eux. Car ils ne sont pour l’instant que deux corps nus, enlacés, au cœur de la nuit. Encore transis d’amour et de volupté. Mais anonymes. Comme nous tous.
Une petite chambre plongée dans l’obscurité. La fenêtre grande ouverte attend l’aurore et l’infini. Quelques heures encore de sommeil. De silence feutré. D’éclats étoilés, avant le retour du soleil. Et au fond, rien ne s’arrête jamais. Tout recommence, encore et encore. Le jour et la nuit. La vie et la mort. Le temps. Surtout le temps. Il nous entraîne et nous emporte, sans que l’on puisse résister. Il nous fait tour à tour passer de l’ombre à la lumière, de la souffrance au bonheur. Il est maître de nos destins. Mais pourtant, dans ce tourbillon incessant qui cherche à nous façonner à l’identique, nous restons tous bien distincts. Nous avons chacun notre petite chambre plongée dans l’obscurité, notre fenêtre ouverte vers l’extérieur. Nous avons chacun nos secrets et notre façon de voir la vie. Et nos passions, nos espoirs, nos peurs, nos attirances, nos rêves. Nous sommes tous les mêmes, et tous différents… Innombrables mais uniques.

© Ophélie Pemmarty – Tous droits réservés