Indochine †
Impossible de parler de mes coups de cœur musicaux sans commencer par mon groupe préféré ! Indochine, dont les débuts remontent aux années 80, alors que je n’étais même pas encore née. Pourtant je me souviens avoir écouté L’Aventurier, Tes yeux noirs ou encore 3 nuits par semaines quand j’étais petite… Sans doute une sorte « d’héritage familial », puisque mes parents écoutaient ça, entre autres, quand ils avaient à peu près mon âge actuel…
Indochine, un groupe qui a su traverser les époques et les courants, avec des hauts et des bas certes, mais pour arriver aujourd’hui à un niveau de légende du rock français. Sans doute parce qu’ils ont conservé la même ligne de conduite au fil des années, ainsi qu’une intégrité, une humilité propres au grands artistes. À l’époque déjà, ils prônaient la tolérance et le respect : cela n’a pas changé aujourd’hui. Mais ils aiment bien aussi grattouiller là où ça fait mal, comme on l’a vu avec le clip College Boy, qui met en scène un adolescent harcelé et symboliquement (il faut encore préciser puisque la plupart des gens n’ont pas compris) crucifié par ses camarades d’école, à cause de son homosexualité.
Indochine, une grande source d’inspiration pour moi depuis quelques années. Pendant mon adolescence, Paradize puis Alice & June m’ont accompagnée et aidée à traverser des moments difficiles.
Puis, en 2009, arrive l’album La République des Météors. J’étais en plein « syndrome de la page blanche », impossible d’écrire quoi que ce soit… Il m’a suffit d’écouter Little Dolls pour que l’inspiration revienne, comme par magie. C’est grâce à cette chanson que j’ai repris l’écriture de La Croisée des Âmes !
Plusieurs concerts, de superbes rencontres, quelques mots échangés avec Nicola Sirkis et un nouvel album que j’adore (Black City Parade) plus tard, Indochine est toujours près de moi, avec moi, tous les jours. C’est comme si je m’étais trouvée, enfin. Je crois même que les mots sont impuissants à décrire ce que j’éprouve, cet amour et cette admiration infinis, mais aussi ce respect si profond et cette sensation d’avoir eu droit à une renaissance, par et pour les mots.
Il m’est arrivé de craindre que je finirais par me lasser, parce que je suis un peu comme ça, mais je crois qu’en réalité c’est tout simplement impossible. Je pense que grâce à toutes ces chansons, à cet univers si vaste et ces sources d’inspirations si variées, on ne pourra jamais dire qu’on en a assez. En écoutant Indochine, j’imagine des paysages sous le soleil levant, des croix noires qui défilent, des fées qui murmurent à l’oreille d’une petite fille triste, deux corps nus enlacés dans une lumière rouge, des garçons en robe noire, maquillés comme des filles… Et j’ai l’impression que tout ça fait partie de moi, désormais, que c’était caché au fond de mon cœur et qu’il me manquait seulement un regard, une voix, pour tout réveiller.
À travers les textes, à travers les mélodies, c’est comme si on redécouvrait sans cesse un autre groupe, un autre homme… mais toujours cette âme identique, au fond. La même sensibilité, le même élan d’espoir, la même peine. Ce n’est pas toujours évident, c’est souvent bien caché mais pourtant tout est là, intact, comme si le temps ou le monde n’avaient pas d’emprise sur ça. Comme si l’éternité consentait parfois à accorder un peu de sa grâce à quelque chose qui en vaudrait vraiment la peine, pour la rendre inoubliable…
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